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Le blog de Pierre Montmory

TROUVEUR DE TRÉSORS POUR LES CHERCHEURS EN POÉSIE

tableau du peintre syrien Samoukan Assaad

tableau du peintre syrien Samoukan Assaad

TROUVEUR DE TRÉSORS POUR

CHERCHEURS EN POÉSIE

Moi je suis né à côté de la tour Eiffel. Du haut de mon village de Ménilmontant je peux la voir. C’est mon point de repère, mon point central sur la carte de mon pays la Terre qui est le plus beau pays de l’Univers. Je parle toutes les langues du français de mon village où sont mélangés des gens gris de Paris et les gens mélangés des pays colorés.

Moi, maman je l’ai connue un petit peu avant qu’elle soit terriblement malade à cause qu’elle a été torturée par les nazis parce qu’elle s’est levée pour dire non à Hitler et pis elle avait aussi trop pleuré d’avoir perdu sa famille à cause des communistes qui l’ont chassée de son pays parce qu’elle a dit non à Staline.

Moi, mon papa je ne l’ai pas connu beaucoup parce que lui aussi était très malade après des années de captivité parce que lui aussi il disait non aux nationalistes catholiques et ces méchants l’ont condamné au pire pour le faire disparaître et ils avaient le projet d’effacer son nom comme ils l’ont fait à tous les combattants politiques de la Résistance

Mais mon papa a été sauvé de justesse par les amis de Jean Moulin, le président de la France Libre. Et puis, pendant la trêve de la libération qui a eu lieu avant la prochaine guerre, mon père, à peine remis de ses blessures a été aider ses amis en Algérie pour chasser les Ordures Assassines Supérieures qu’un général avait envoyé là pour aider les Avares français à piller ce beau pays.

Mais la révolution a ratée et les généraux se sont accoquiné avec les dévots pour étrangler la jeunesse de ce pays et alors les banquiers étaient gagnants.

En France, le peuple s’était libéré des pétainistes et avaient fusillé beaucoup de lepens. Malgré le ménage la crasse remontait et les malins de la politique ont transformé la France en pays touristique pour les nouveaux Avares. Pour avoir la tranquillité et ne pas se faire virer par les banquiers, les politicards ont transformé la libération en sociale pour que les Avares assoiffées de misère se paient des pauvres pour le moins cher possible.

Moi, j’étais orphelin de tout parce que mes parents ne pouvaient s’occuper de moi alors j’ai été un petit métayer, après j’ai vécu avec des artistes qui voyageaient beaucoup, suis allé un peu à l’école pour apprendre à déchiffrer les mots, lire des phrases et compter un peu sur mes doigts. Après quoi, comme j’étais doué pour faire des numéros de pantomime et que je grattais plaisamment de la guitare, des gens du théâtre populaire français mon pris avec eux et mon appris tous les métiers du théâtre en me faisant travailler partout.

Mais ce que je préfère toujours c’est vagabonder par mont et par vaux avec une jolie compagne de vie. C’est ainsi que je n’ai fait carrière dans aucun métier. J’ai bien occupé ma paresse avec mes amis de rencontre et mes fiancées. Certaines de mes fiancées m’ont donné des enfants qui ont tous été élevé comme moi, dans l’amour et la liberté.

Quant aux droits, j’ai pris tout pour moi dans la limite où je ne faisais de tort à personne et, comme j’ai gardé le goût du théâtre, j’ai inventé mes propres pièces, composé d’oreille et j’ai donné tout cela sur les places publiques.

Je gagne bien ma vie car les gens reconnaissaient mes dons et que tous ont le privilège de les recevoir d’abord gratuitement et que c’est seulement après que je leur ai tout donné qu’ils peuvent me récompenser. Ainsi j’ai pu m’occuper de ma famille.

Des fois j’écris pour des gros éditeurs qui vendent mes livres comme des petits pains, mais comme ce sont des ouvrages de moindre intérêt artistique, je les signe d’un faux nom. Je garde mon vrai nom que pour mon théâtre et ma musique pour lesquels je réserve le meilleur de moi.

Je ne vous ai pas dit que pour manger j’ai volé de la nourriture et que pour apprendre j’ai volé des livres parce que dans le mot apprendre il y a le mot prendre. Mais vous pouvez me pardonner car j’étais petit et que pour apprendre à écrire comme Victor Hugo cela m’a pris de l’âge de 10 ans à l’âge de 15 ans, après quoi je me suis lancé en apprenant à écrire comme je l’avais rêvé en entrant dans ce monde avec mon propre monde.

Pour la musique c’est pareil. J’ai commencé à gratouiller sur une vieille guiterne à cordes usées dont m’avait fait cadeau mon ami manouche Joël avec qui je faisais la manche en exhibant le vieil ours des Pyrénées qui s’appelait Eddy et qui était un gros pataud de fainéant. Joël jouait des airs de flamenco version touristique et moi je frottais les cordes de ma guiterne que je tenais debout comme une contrebasse posée sur le sol et qui était aussi grande que moi.

Ma mère ne m’a jamais parlé dans sa langue maternelle. Sa langue, elle l’avait noyée dans son chagrin. Elle était contente de son exil en France, le pays de l’amour et de la liberté. Elle a repassé tous ses diplômes en français, a été reçue deuxième en dissertation, et puis elle a créé avec ses copines la Fédération des Femmes Françaises qui milite pour les droits de toutes les femmes.

Mon père que je ne voyais guère était envoyé en mission officielle mais aussi en agent secret dans les pays à confusion. C’était un James Bond en vrai, son surnom était… vous ne le saurez jamais. C’était un guerrier affranchi et le plus tendre des papas. Il avait des copains partout et j’ai fait les quatre cents coups comme lui, de l’enfance à aujourd’hui. Mon père disait de moi : « Il a le diable dans la peau ! » ou « Il en vaut dix » ! Mais je n’étais jamais puni par personne, ni battu ou humilié ou insulté. J’ai toujours vécu ma vie suivant mon gré.

Je n’étais jamais puni mais pour m’apprendre on me donnait du travail manuel ou intellectuel. J’ai développé mon adresse avec moult outils et j’ai appris quantité de poèmes par cœur dont ceux de Jacques Prévert que l’on m’a fait jouer en public presque toute ma vie, et que je joue encore et que j’ai mis en musique et en pantomimes !

Moi je suis né à côté de la tour Eiffel. Du haut de mon village de Ménilmontant je peux la voir. C’est mon point de repère, mon point central sur la carte de mon pays la Terre qui est le plus beau pays de l’Univers.

Pierre Marcel MONTMORY - trouveur

tableau du peintre syrien Samoukan Assaad

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C
Bonjour, <br /> Hommage à la liberté, aux Hommes libres. Beau et émouvant.<br /> Bonne journée<br /> @mitié
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