J’ai rencontré Mohammed Dib en lisant d’abord son œuvre. Je voulais monter sa pièce « Mille hourras pour une gueuse ». Cette pièce a été un premier élément de preuve de ce que je cherchais. Une nouvelle façon de voir, de penser le théâtre.
Avec le cercle archaïque, « halqua », je disposais soudain d’un dispositif de base indestructible puisqu’il repose sur des principes élémentaires de la vie.
Au centre, le poète. Sur le cercle, le public, dont chaque membre est un point du cercle. Points de vue multiples, lecture ouverte d’une œuvre dont l’acteur est le médiateur ».
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Lettre adressée aux responsables d'un festival de "Culture arabe" . il y a quelques années à Tlemcen :
"Je suis un ami de Mohammed Dib, que j'interprète depuis trente ans: l'artiste universel Mohammed DIB ne fait pas partie de la culture islamique, il n'a rien à voir dans votre propagande. Monsieur Mohammed DIB aurait mérité des funérailles nationales en Algérie. Je vous rappelle que ce grand artisan est le fondateur de la littérature algérienne. Vous l'avez relégué aux oubliettes parce que le vice des petits esprits est de haïr la supériorité à laquelle ils ne peuvent atteindre. Et Mohammed DIB avait bien raison de dire : l'Algérie est une prison et un hôpital psychiatrique. Bref, une dictature islamique dirigée par des assassins. Vous n'êtes que des pions manipulés dans un but inavouable. Je plains ici le peuple algérien qui est encore trompé par la religion des élites au service de l'oppression. Vous osez bâillonner le père de cette patrie déchirée. Votre programme culturel est un bâillon. Vous n'êtes qu’hypocrites et démagogues. Le peuple le sait et attend votre pourrissement".
Pierre Montmory