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Le blog de Pierre Montmory

Le théâtre de Mohammed Dib par Pierre Montmory

Halqua, le cercle magique; Mohammed Dib, Gavroche et Chiffon, Pierre Montmory, le texte de la pièce "Mille hourras pour une gueuse"
Halqua, le cercle magique; Mohammed Dib, Gavroche et Chiffon, Pierre Montmory, le texte de la pièce "Mille hourras pour une gueuse"
Halqua, le cercle magique; Mohammed Dib, Gavroche et Chiffon, Pierre Montmory, le texte de la pièce "Mille hourras pour une gueuse"
Halqua, le cercle magique; Mohammed Dib, Gavroche et Chiffon, Pierre Montmory, le texte de la pièce "Mille hourras pour une gueuse"
Halqua, le cercle magique; Mohammed Dib, Gavroche et Chiffon, Pierre Montmory, le texte de la pièce "Mille hourras pour une gueuse"

Halqua, le cercle magique; Mohammed Dib, Gavroche et Chiffon, Pierre Montmory, le texte de la pièce "Mille hourras pour une gueuse"

Le théâtre de Mohammed DIB par Pierre MONTMORY
Notes de mise en scène
Édition de Pierre Montmory
Je m’appelle Pierre MONTMORY, j’ai été élevé dans la grande famille des Artistes et Techniciens du théâtre populaire; instruit par ceux qui ont créé le Théâtre National Populaire, les Maisons de la Culture, les Centres Dramatiques.
J’ai joué pour la première fois en public en 1964. Depuis 1970, je gagne ma vie comme artiste autonome en réalisant des régies techniques, des peintures, des photographies, des poésies et des performances d’acteur, de danseur, de mime, et de musicien chanteur avec mes propres Compagnies de Théâtre (Théâtre Tréteaux Tribune puis Théâtre des Quatre Saisons puis la Compagnie Théâtrale Gavroche et Chiffon et aujourd’hui le Théâtre Musical Pierre Montmory.
Parler de Mohammed DIB c’est raconter vingt-cinq années d’aventure théâtrale et musicale.


«Celui qui m’a changé en exilé m’a changé en bombe» (Tahar Ben Jelloun)


La première fois que j’ai entendu Mohammed DIB c’était par la voix des acteurs de Rafael Rodriguez qui avait préparé la mise en espace, une lecture de la pièce « Mille hourras pour une gueuse » donnée en salle dans le circuit « In », Officiel du plus grand Festival de Théâtre au monde, le Festival d’Avignon en 1977. Pendant la représentation, un silence dur, presque hostile émanait du public; durant trois heures trente, pas un son, mais une présence retranchée. « Cette pièce fait l’effet d’une bombe » avais-je tout de suite pensé et je fus le seul à applaudir dans la salle de deux cents cinquante places. Les gens sont sortis en silence, sans même avoir applaudi les acteurs et l’actrice formidable Pia Colombo qui tenait le rôle principal d’Arfia.
Lorsque j’ai eu fini ma première lecture du texte des cinq séquences de «Mille hourras pour une gueuse», essayant d’en faire une lecture distanciée voire une synthèse, mon esprit est entré dans la ronde d’un esprit tourneur.
Halqua, les lieux conditionnent l’action, par le geste, par la voix. Mais la présence? «Qui sommes-nous?». Cette interrogation me revint à l’esprit. Elle ne cernait pas quelque problème d’identité. Elle était plutôt réponse à « l’agression », à «l’asile», à «l’abandon».


« Un sursaut de présence pour conjurer le règne de barbarie ».
(Abdellatif La
âbi)


« Il faut serrer les dents » et s’adapter. Coûte que coûte et fabriquer nos propres outils. Corps et voix. Des acteurs chevronnés pour jouer cette comédie humaine, profondément humaine. Cette œuvre de Mohammed DIB, je suis prêt à la jouer toute ma vie.
Les plus beaux théâtres sont les places publiques. J’ai gagné ma vie pendant longtemps en allant d’une place à l’autre et jouant ces schéhérazades.
J’ai joué Mohammed DIB devant des milliers et des milliers de spectateurs. Cela demande des qualités humaines et professionnelles exceptionnelles. Je n’ai jamais choisi d’être un artiste. On ne devient pas artiste. Je suis un trouveur. Le mot trouveur vient d’une racine linguistique indo-européenne : trobar, qui signifie trouver. De la même racine, on a forgé les anciens mots de : trouvères (trouveurs du Nord de la France parlant la langue d’Oïl) et de : troubadours (trouveurs du Sud de la France parlant la langue d’Oc). En français moderne : je suis un trouveur.
Jouer en plein air est une véritable performance physique et vocale. Il faut une solide préparation avant d’affronter le dehors et être capable d’attirer l’attention jusqu’à plusieurs centaines de gens qui feront le cercle autour de vous pour écouter le verbe chahuteur de Mohammed DIB amplifié par la voix des acteurs è travers leurs masques de théâtre.
Je peux jouer deux sortes de versions : l’une, à la façon Comédia-dell-Arte pour les grands espaces; l’autre, façon réaliste pour les petits lieux.
La musique est pratiquement là en continu. La voix des personnages est travaillée en fonction de la musicalité. On pourrait presque dire que l’acteur chante tout le temps. Les gestes sont précis et chorégraphiques. Il faut savoir, que nous jouons toujours en français, or, c’est souvent que nous jouons devant du monde et, quand il y a tout le monde, il y a évidemment un paquet qui ne comprend pas ce qui est dit par les mots. Mais alors, pourquoi reste-il, ce public? Parce que le travail, au théâtre, va au-delà des mots, ce n’est pas de la littérature, c’est une partition de paroles écrites et tu n’as pour t’accrocher que le canevas, les mots, les syllabes, des lettres. Des signes écrits qui ont été façonnés par un dramaturge.
La vie n’a pas de sens. C’est nous qui nous acharnons à vouloir lui donner un sens. Vas mettre un sens à cette pièce de Mohammed DIB! C’est impossible, tu cours après le sens mais tu comprends vite qu’il vaut mieux se laisser aller aux plaisirs de tous les sens, à ce que tu vois et entends, à l’instant, magique, d’un conte où tu es embarqué malgré toi et ton estomac.
Pour Mohammed DIB
Nous sommes nés et nous mourront dans la même terre : L’EXIL. L’un, sédentaire, comme un arbre jaloux de sa source profonde, et l’autre, traînant sa terre d’Exil dans ses chaussures enchantées d’un mal étrange, le vertige du mouvement sur la planète des exilés.
J’ai perdu un complice. Mais il m’a laissé son œuvre et je suis là encore pour le faire vivre dans le cercle magique.
J’ai composé la musique des chansons suivantes écrites par Mohammed DIB « Pierre, tu as trouvé la musique la plus appropriée » Mohammed a eu des larmes de joie :
*Un paon est paru sur l’aire* comptine tirée du roman *La grande maison*;
*Libellé* tiré du recueil de poèmes *Omneros* oratorio flamenca;
*Chant de femme* tiré du roman *La grande maison*;
La musique de scène du roman « La danse du roi »

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