16 Avril 2022
- vidéo gratuite à copier et à partager -
HUMAINS
de
Pierre Marcel MONTMORY
- trouveur –
Nous recevons tout du ciel et de la terre
Des dons à offrir des enfants à cultiver
Apportés par le vent et bercés par la mer
Les présents de l’eau et des fruits à manger
Mais l’imagination trop bien nourrie de feu
Repeint le ciel déchire la terre les yeux
Des amoureux mélangent leurs larmes salées
Parce que des cœurs secs viennent tout leur voler
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Un matin nous ne verrons plus naître d'enfants
Les hommes et les femmes vivent en tremblant
Un matin nous ne verrons plus naître d'enfants
Les oiseaux ne chantent plus les fleurs se fanant
Un matin nous ne verrons plus naître d'enfants
Le poète sera tué par les méchants
Un matin nous ne verrons plus naître d'enfants
L’amour amour s’est enfui des cœurs hivernant
+
Je n’ai pas de curiosité pour la mort
Pour l’abîme du néant des jeteurs de sort
Je ne perdrai pas ma vie à jouer au plus fort
Laissant les corps des putains aboyer dehors
Je dis « Je » car je pense seul mes vraies pensées
Je couche avec ma secrète vérité
Sauf votre respect et j’oublie la morale
Je dis et je fais un juste ni bien ni mal
+
Son âme numérisée son désir coupé
Amour interdit et privé de la beauté
L’errant traverse des déserts sans eau
Sa soif de lui-même excite ses envies
Il négocie son passage à travers les nuits
Et le jour compte ses faiblesses et ses os
Il marche la longueur de son renoncement
Car la volonté abandonne les pénitents
+
Les faces de la mort défilent dans les rues
L’artisan fabrique des blocs de silence
Les marchands vendent de la cendre et du sel
Le prix des terres stériles flambent au soleil
Entre les murs la patience des suicidés
Clients admirent le vide aux fenêtres
Devant les portes la misère réclame
Un peu de désordre pour bonne police
+
L’horizon tendu d’acier étrangle son cri
Les vents des fumées étouffent les visions
Les mères promènent des sarcophages
Les éboueurs ramassent le sang pourri
Des fonctionnaires matraquent les moineaux pâles
Les prêtres fourbissent les oripeaux sales
Les cloches fêlées sonnent dans les abîmes
Il est midi dans le camp des usines
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Les politiciens bien gras mangent de l’argent
Les citoyens sont de bons clients à crédit
L’armée en premier se gave de budgets
Les polices en second protègent le riche
Des hordes de pauvres pratiquent tous les sports
Et sur les rings les bêtes déchirent leur peau
Les hommes d’affaires parient tant le massacre
Paix des armes une trêve simulacre
+
Les docteurs administrent les folles envies
Les malades cherchent de nouvelles maladies
Surtout ne pas penser le danger évident
Ce qui est normal est une pierre tombale
Alors on consomme tout ce qui assomme
Ne pas rêver est une chance de survie
On est en éveil ou absent pour le présent
La pointeuse rend tous les comptes transparents
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Honte à celui qui priait à l’étude
Les dieux ont perdu toute mansuétude
En exil les volontaires ici l’espoir
Bannie la science ici la croyance
Un humain à genoux plutôt que dieu debout
Des enfants sans questions pas de cancres chantant
Humain au garde-à-vous plutôt que dansant nu
Humaine stérile non terre à chérir
+
Heureux le marcheur qui va de place en place
De seuil en seuil récolter le nectar de vie
Bienvenue celui qui apporte bien-être
L’hospitalière intelligence l’autre
Au revoir au voyageur à la besace
Qui traîne avec séduisante mélodie
Si digne ambassadeur de l’humanité
Visite les éphémères cités du vent
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Et quand dans le désordre revient l’harmonie
Et toutes les bêtes qui font la fête au nid
L’amoureux pleure de joie embrasse sa mie
Nature libertine aux belles vertus
Le monde paraît si beau aux enfants nouveaux
Que pères et mères embrassent leurs êtres
Avoir la vie n’est pas trop à porter longtemps
Quand on aime d’amour on a toujours le temps
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Les piafs endimanchés pépient des chansonnettes
Les gens remplissent leurs verres de poèmes
Quand les horloges repartent en vacances
Les gais pinsons font la belle escampette
Le tour du monde sur place au palace
Les copains amènent leurs cavalières
Et l’on peut voir encore sur les quais des ports
Des bateaux en bois toutes les voiles dehors
+
Pierre Marcel Montmory maître trouveur