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Le blog de Pierre Montmory

UN POÈTE RÉSOLUMENT VIVANT JAMAIS NE SERA VIEUX

UN POÈTE RÉSOLUMENT VIVANT  JAMAIS NE SERA VIEUX

UN POÈTE RÉSOLUMENT VIVANT

JAMAIS NE SERA VIEUX

J'espère n'être jamais vieux que mort, pour mort. Dans le coeur de mes amis je vivrai encore, alors, ma mort ne sera qu'une absence, et ma vieillesse oubliée, la mémoire fera sens. Sur mes pas effacés viendront d’autres mondes, roulant dans l’Univers d’autres univers, des pays à forme d’humains y chercheront leurs mains, pour jouer une ronde. Et les muses chanteront les dits de ma vie en projetant des rayons de lumière qui sculpteront et feront danser les ombres tirées d’Argile et de l’Onde. Les muses fragiles et instables mimeront la peur pour exciter le courage d’un génie.

Le génie, c’est l’intelligence de l’Infini que reçoivent les cœurs épris par la Beauté. Le génie est le cœur intelligent qui prodigue le bon et le bien à tous les humains. Le génie a créé l’université. Les humains vont à l’école pour l’étudier.

Je serai exalté par le poète enfant d’Éternité.

Ce qui est vieux n’est que de la poussière que disperse le vent de notre passage.  Nous ne sommes que la somme d’une poignée d’eau, d’une pincée de sable, et d’un bruit de l’Onde.

Mais ce bruit de l’Onde s’éternise à l’infini quand le cœur bat au rythme du travail des mains d’argile mouillées de sueur de l’artisan amoureux. Amoureux de vivre à en mourir, il donne toujours plus qu’il ne pourrait fournir, s’il était vieux.

Éternité, mère des muses, n’est heureuse que quand ses enfants s’amusent. Ses enfants sont humains qui gravitent autour de la Terre, le plus beau pays dans l’Univers. Petits enfants au matin, ils grandissent adultes à force de journées, fabriquent des rêves avant de s’endormir et reviennent le lendemain.

Argile est le premier monde solide dans l’Univers impalpable. Le poète a gratté de la matière noire et l’a mélangée à l’eau des sourcières, comme il a mélangé du cacao nourricier au lait de sa mère et en a fait une grosse boule dans ses mains habiles, et il joue à la faire tourner entre ses doigts devant la lumière du Soleil.

Il l’a appelée Argile car elle est faite de poussières des vieux mondes, et de l’eau vive de son amour naissant. Nous, nous  l’avons surnommée Terre.

L’Onde est le premier mode du premier bruit de l’Univers silencieux. Après l’éclat du génie amoureux, son rire continue de rouler son écho sur la première onde sonore.

Le premier rire du premier amoureux dans le silence blanc de l’Univers. La muse Destinée est encore étonnée de voir naître d’un naufrage un si bel équipage, tel Roméo et Juliette ou Mahjoub et Leila.

L’Onde se trouve maintenant dans l’oreille du musicien des Sphères. L’Onde transporte les mélodies des amoureux avec les bruits de tout le monde. Les Sphères sont au nombre de neuf, mais nous les étudierons plus-tard.

 

Le mot pays signifie : « qui vit ici ».

Je suis « pays », nous sommes tous « pays », nous vivons tous ici, sur cette île flottant dans l’Univers, nous sommes insulaires, notre île est la Terre, le plus beau pays dans l’Univers.

Amour est le nom du pays où vit le poète.

Amour est notre pays. Amour est notre fratrie.

Le poète a nommé son pays Amour car il est le petit enfant d’Éternité et de Présent et l’enfant de Liberté et de Droit.

Liberté, fille d’Éternité, est une muse fantaisiste, personne ne peut prévoir ses gestes ou sa parole.

Justice est la mère de Droit.

Droit est né d’un père inconnu, ou, il faudrait dire plutôt qu’il a autant de prétendants à sa paternité qu’il y a déjà eu des humains dans l’Univers.

Droit est un éternel adolescent, rigide sur les conventions et en même temps rêveur oublieux. Droit est un soldat.

 

Présent, l’ancêtre du poète, est un travailleur, il a de l’ouvrage, et c’est pour cela qu’il est là tous les jours.

Le poète est un humain qui fait ce qu’il veut s’il peut, ou qui fait ce qu’il peut si on veut.

Courage est un frère du poète.

Peur, une sœur.

Tendresse, une sœur.

Paresse est la meilleure amie du poète.

Curiosité, sa maîtresse.

Don, son fidèle compagnon.

Le poète oublie le matin.

À midi, il ment.

L’après-midi, il truque.

Et le soir, il joue.

 

Dès sa naissance, il aime.

Dans sa jeunesse, il crée.

À l’âge adulte, il détruit.

Vieux, il tue.

Mort, il meurt.

 

Le poète est un enfant adolescent qui se fiche des grands.

Le poète n’a pas peur de la mort.

Le poète vit le présent.

Le poète est souriant.

Malgré la mort.

Malgré les méchants.

Le poète est heureux de vivre,

Malgré les jaloux,

Malgré les moqueurs.

Qu’il fasse bon heur - bonne rencontre

Ou

Mal heur – mauvaise rencontre

Il est heureux de ne posséder que la vie

Pour accumuler des joies

Par-dessus les pleurs.

 

Je ne serai jamais vieux.

J’ai gardé mes cinq ans.

Je fustige l’adolescent.

Je taquine l’adulte.

Je plains le vieux.

Ignore la mort.

 

UN POÈTE RÉSOLUMENT VIVANT

JAMAIS NE SERA VIEUX

 

Pierre Marcel Montmory - trouveur

tableau du peintre syrien Samoukan Assaad

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C
Une Poésie "Cosmique" ! Pierre touche au sommet, conscient qu'il ne l'atteindra pas car il est Infini ! Mais une partie du "TOUT" même une simple poignée, c'est déjà un "TOUT" Merci à toi Pierre, tu es "Grand" parce que les nantis en place te refusent ! Ne te fais pas accepter : tu deviendrais pourri ! Certains Grands le sont parce qu'ils savent dire : "NON !"
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P
LA POÉSIE ET SON DOUBLE<br /> Parce que je possède un vieux sabre, je n’ai l’envie de me battre avec personne. Parfois je dégaine cette vieille lame et c’est alors, magiquement, comme un cinéma: autour d’elle se groupent les images de ceux que sans ce sabre j'eusse désiré de pourfendre, blesser, mettre à mal. Je les vois, je les sens, je les entends, je les connais. Il n’en serait pas de même si je possédais une balance. Une épée porte bien mieux conseil; et celui qui en vient à peser est moralement plus bas que l’escarpe, l’idiot, le malade et la brute grossière.<br /> La fructification poétique ne prétend pas au fini des « vérités » complètement exprimées et de ce fait elle ne comporte pas non plus la stupidité courante de presque toutes les œuvres dites sérieuses, c’est-à-dire dénuées de poésie. Tout ce qui se réclame de la poésie est donc extrêmement souhaitable et c’est pourquoi je ne vois pas qu’il faille négliger le moindre texte imprimé dans cet esprit, ni mettre une vaniteuse séparation entre les versiculets des malhabiles et les répétitions des pontifes agréés devant qui bée approbativement déjà, une sorte de petite populace. Il ne faut pas penser, à part soi, de l’un, qu’il n’est qu’un vieux pitre, et de l’autre qu’il est un béjaune. Ou alors, il faut le dire. Je l’ai dit et le dirai, je l’espère, toujours.<br /> On m’a reproché de vouloir parler de tout, sans distinction, ne marquant que légèrement ma préférence, encore n’est-elle que sentimentale, géologique, et parce que j’aurai déterminé chez le poète que je loue une certaine nature de terrain. Pour dire le reste, et même pour le taire, n’y-a-t-il pas tous les autres critiques, toutes les autres revues, toutes les autres opinions?<br /> L’on m’a reproché encore de graves erreurs de jugement. De grâce, je ne suis pas une autorité. Vous n’êtes pas contents? C’est que vous lisez à l’aide d’une grille que d’ailleurs vous placez mal; vous lisez entre les lignes, comme on s’assoit entre deux chaises — et alors, naturellement, vous trouvez que la terre est basse. Allez consulter les juges, les tribuns, les peseurs. Et laissez-nous, ici, nous référer à autre chose qu’au mécanisme d’une balance, fût-elle parfaitement exacte selon le dernier cours des halles.<br /> Vivons-nous un temps d'exaspération spirituelle, de déballage intellectuel, d’incontinence mentale, de divulgation forcenée? Je ne suis pas le seul à le croire. Et alors il est grand temps de se remettre en contact avec le pur éther dévolu à tous les vivants. Car le déballage intellectuel (tout dire! tout faire dire!) et la divulgation générale (La vérité sur! la vie secrète de!) qui gagnent de plus en plus au détriment de la pensée, de la science, de la connaissance, de la culture et de l’art quels qu’ils soient, sont une maladie. Nous le pensons ici. Où le dit-on ailleurs?<br /> L’alibi-type de toute la critique actuelle, romantiquement ratée, physiologiquement impure, c’est la censure. Cette critique n’a pas encore compris son rôle, elle se contente d’être littéraire et réactive. Nous avions parlé d’une critique inspirée », c’est-à-dire d’action, non de réaction; d’œuvre, non de manœuvres. Car la forme négative de pensée, comme le dit rudement Krishnamurti, est la plus haute forme de pensée qui puisse être. Et c’est la poésie-même.<br /> Il n’y a pas une poésie à décourager, une autre à couvrir de fleurs avec des airs de connaisseur recueilli. Je vous en prie, non! Et que l’on me supporte encore si je déclare que je ne suis pas de ceux qui s’effraient du nombre des publications poétiques et se tiennent la promesse d’en négliger la plupart. Je dis qu’il n’y en a pas assez, parce que je suis pour le nombre réel et individuellement responsable; contre les chiffres et leurs algèbres purement emblématiques.<br /> Et tout ceci est d’un ordre qu’il faudra bien que l’on comprenne un jour, au lieu de s’en irriter. Car l’ordre n’est rien que l’état le plus impossible et le plus céleste que des poètes puissent souhaiter pour apaisante étoile et adorable clarté, bien au-delà de nos défenses sans humour et de nos esthétismes bornés.<br /> Dans cette permanente déliquescence de l’âme, comment ne pas comprendre la mobilisation des professeurs et que ces derniers se rabattent sur le langage. Or, la parole concerne la langue, et la langue le langage. Cette « Défense de la langue française » est une défense à Verlaine, Rimbaud, Michaux, Bryen, André Martel et à tous les autres poètes de faire la poésie en France. <br /> Messieurs, celui qui se révolte en moi contre votre censure et votre traditionalisme professoral est un homme qui croit royalement que le français est la langue de l’humanité et du monde; laissez-nous tranquilles avec vos « qui, que, dont », avec vos « le, la, les ». Ça n’a pas le sens commun. Laissez vivre la langue que vous enseignent les poètes de France, qu’ils s’appellent Céline ou Baudelaire, Hugo ou Anoma Kanié. Il y a quelque chose de servile et d’ancillaire à vouloir faire que tout le monde s’exprimât à la manière de stylés majordomes, d’avertis valets de chambre, de soubrettes bien-apprises, et autres gens de maison.<br /> C’est la vie, je veux dire la vie libre en constante révolte, qui peut seule enseigner la langue intelligible et gracieuse, la langue neuve, « classique », communicable. L’argot n’a-t-il pas ses subjonctifs, le rêve ses supins, le parler commun ses défenses innées et sévères?<br /> Je veux glisser une parole amère. S’il est peu de place aujourd’hui, dans les Lettres d’un pays, pour les poètes non-doublés d’un acteur, d’un clown, d’un mort, d’un acrobate ou d’un danseur nu (on ne publie guère les gens que sur la foi d’une réputation connu ou d’un scandale escompté), le critique indépendant, celui qui ne parle au nom d’aucune forme poétique, littéraire ou philosophique particulière, est également indésirable. Est-ce à dire que les autres sont tous, les uns des comédiens et les autres des rabatteurs? Non. Mais quand on songe à l’image grossière, grotesque, esthétisée et véritablement émasculée, que la plupart des exégètes, essayistes, explicateurs nous auront donné, par exemple, d’un Baudelaire. Il y a quelque plaisir à se sentir patient et réservé comme un danger. Un danger intensément présent: non plus la Dame à la Balance, avec ses tribunaux, sa presse, ses académies, sa police, ses hôpitaux et ses prisons — mais l’homme à l’épée, vulnérable du sommet de son crâne jusqu’à la corne de ses talons, qui peut bien avoir compris qu’une arme, une loi, une valeur ne peuvent être efficaces et bienfaisantes que si elles ne sont pas des prothèses pour celui qui les utilise; autrement dit: ne peuvent servir que si l’on ne s’en sert pas.<br /> Adrian MIATLEV
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C
Bonsoir, <br /> Il n'y a rien à rajouter, si ce n'est le compter avec sa signature. J'adore.<br /> Bonne soirée<br /> @mitié
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