La culture à la mode d’aujourd’hui
C’est d’aller sur la place publique
Pour parler et écouter parler
Dans le cercle premier signe
De la communauté humaine réunie
Autour de l’inconnu
Humains cultivés humains
Pour naître vivre et mourir
Humains partout humains
Et si tu as une parole à dire
Parle
Même si ta parole est amère comme la mort
Même si ta parole est LA mort
Parle !
La parole charme
La parole éloigne le mal
La parole guérit
La parole provoque l’amour
Savants poète de la vie
L’homme, la femme et l’enfant
Le trio de l’Humanité
Libre d’être libre
Chantent pour chanter
Aiment pour aimer
Ainsi sont-ils
Humains
Dieu et Déesse/Humanité=homme+femme+enfant
Au nom de l’homme, de la femme et de l’enfant
Amène ton cœur
La liberté d’être libre
L’égalité dans l’amitié
La fraternité avec le vivant
ARTISTES POUR LA LIBERTÉ
Nous chantons pour chanter
Nous aimons pour aimer
Pour donner ce que nous avons à donner de meilleur en nous
Nous voulons l’accès libre et gratuit aux outils culturels
Construits par et pour notre peuple c’est-à-dire pour tout le monde
Outils gérés par un concierge, un organisateur et un technicien
L’utilisation des places publiques pour offrir nos trouvailles
Sans autorisation
Libres et gratuites
Le commerce des œuvres restera dans les entreprises privées
Ce n’est pas aux gouvernements de décider qui est artiste
Ce n’est pas aux fonctionnaires de décider ce qui est de la culture
La culture humaine est commune à tous
L’art de vivre est le métier de l’être humain
APPEL AUX ARTISTES
Tu ne choisiras pas d'être poète.
C'est un malheur rare.
Il faut la santé pour.
Rappelons-nous nos maîtres à tous, les trouveurs vagabonds, les poètes et les savants qui nous ont mis des mots dans la bouche parce qu’ils ont porté parole dans nos lieux de vie !
Les arts naissent dehors, avec nous, et avec dame nature ! Mais la manie de posséder s’empare vite des humains cupides et voici que l’on a bâti des murs autour des rossignols et qu’on leur brise les ailes !
Je suis artiste depuis toujours, j'ai commencé à pratiquer en 1964. J’ai été éduqué par les pionniers de l'Action Culturelle et j'ai constaté le résultat. Échec total.
Nos outils sont entre les mains des agents culturels chargés de la surveillance intellectuelle, ou alors sont gérés comme des propriétés nationales devenues privées par des artistes de la finance.
Les artistes ont été incapables d'attirer le peuple dans les théâtres parce qu'ils ont abandonné le peuple pour former une élite prétentieuse. Ils se sont marginalisés tous seuls comme le reste des gens qui ont un statut officiel.
L’action Culturelle (dans les années 1970-) a été le mouvement d’une poignée de gens de tous les milieux, ordinairement simple amateurs désirant s’exprimer à travers des médiums dits artistiques et, en tout cas, leur préoccupation était de porter parole dans tous les lieux de vie possibles de notre peuple.
Les meilleurs donnaient leurs trouvailles autant qu’ils le pouvaient. Les ratés attendaient sur la touche le moment propice pour leur voler la place. C’est ce qu’ils ont fait au moment où monsieur Jack Lang est devenu ministre de la culture (en France) et a considérablement augmenté les subventions – qui ont servies en premier à payer les dettes des prétendants artistes, ratés !
Vers les années 1980, après une quinzaine d'années d'apprentissage avec mes maîtres qui m'ont choisi pour m'enseigner l'art de transmettre (la tradition) - j’ai décidé de porter à plein temps mon théâtre sur la place publique, sans l’avis de personne et, jusqu’à récemment - où des problèmes de santé m’ont diminué physiquement, j’ai donné des milliers de représentations de mes œuvres devant des milliers de personnes, dans les villes et villages de mon pays. Comme je suis un véritable artiste capable de capter l’attention du public, j’ai pu faire vivre mon théâtre à plein temps. J’ai toujours écrit mes propres textes, composé mes musiques, je maîtrise beaucoup de styles d’interprétation, comédie, tragédie, pantomime, chant, danse… Tout cela m’a permis aussi de jouer le théâtre de mon ami Mohammed Dib.
Vous semblez méconnaître l’histoire humaine au point que vous avez oublié qui vous a mis le pain à la bouche, un vêtement sur le dos, des mots sur votre langue ! Et tout cela gratis !
Presque tous les créateurs sont anonymes ! Les compagnons du Moyen-Âge signaient leurs ouvrages d’un signe ou d’un pseudonyme.
Mais pour chanter à la cour comme au jardin, sur les places ou dans les salons, il faut que ce soit le peuple lui-même qui vous reconnaisse et vous nomme poète, savant !
Pourquoi vous obstinez-vous à quémander je ne sais quoi – sinon votre statut d’employé et votre pouvoir d’achat auprès d’institutions qui ont bâti des ruines que vous semblez vouloir habiter comme la terre obsolète des cimetières !
Poésie est le synonyme du mot vie ! Alors dehors ! Et vous verrez que le véritable artisan savant et créateur est aussi rare qu’un pois chiche dans un tas de sable !
Au travail, les artistes ! La rue meurt de vos silences ! Que les pouvoirs gardent les ruines et que poussent les ronces dévorantes ! Au travail ! On part à pieds avec le vent dans les mains. Pétris de certitude que l'éternité est là, et que sa rumeur sous nos pas s'enfonce dans le sable. Nulle trace que ce verbe qui ne meurt jamais que si l'on lui laisse le pouvoir de se taire.
Le rossignol chante pour chanter, aime pour aimer et, pour casser la graine, il gratte le sol.
Pierre Marcel Montmory trouveur
CULTURE DU MONDISTAN
Le problème numéro 1 c'est que les fonctionnaires qui administrent les affaires culturelles décident de ce qui est la culture et que les structures culturelles (médias, théâtres, musées, maisons de la culture) sont gérées comme des affaires nationales privées par les mêmes gens qui ont oublié que ces outils appartiennent au peuple c'est à dire à tout le monde, et que c'est nous tous qui avons construit tout !
Les agents culturels chargés de la surveillance intellectuelle n'existaient pas pendant les années de l'action culturelle menée par des artistes de tous les horizons qui ont travaillé souvent bénévolement et souvent avec l'argent de leur poche pour la culture et, ces pionniers avaient pour idéal l'éducation populaire.
L'éducation populaire a disparue pratiquement et est remplacée par des activités populistes. Les artistes n'ont jamais réussi à mener tout le monde au théâtre, dans les musées, les bibliothèques parce qu'ils ne savent plus que lorsque les gens ont été éduqués sans la présence de livres dans leur famille, ils n'auront pas le réflexe d'aller à la bibliothèque...
Les prétendants artistes ont oublié l'adresse des gens, ne savent plus ce qu'ils vivent.
Le numérique exclu totalement les plus pauvres parce qu'il est maintenant obligatoire de passer par l'internet pour déposer un dossier afin de pouvoir partager ses trouvailles !
Dans les premiers festivals que nous avons créés de toute pièce avec trois bouts de bois et cinq sous, nous prenions tout le monde ! Nous ne demandions pas de dossiers ! C'est le public qui était critique et devenait spécialiste. Les artistes n’étaient que du public qui jouait !
Aujourd'hui, avec les subventions qui devaient servir à étendre et développer l'action culturelle dans tous les quartiers, nous ne faisons qu'engraisser des paresseux dans le confort, et ces mêmes - qui se prennent pour une élite, ne font que se regarder le nombril et se gargariser de bons mots.
La démocratisation de la culture n'est devenue qu'une bureaucratie pour briser tout élan vital.
La bureaucratie de la culture étatique nationale est une affaire privée et ce sont maintenant les sponsors et autres proxénètes de l'art contemporain de la finance qui profitent de nos outils avec de faux poètes et ignorants savants.
Le libéralisme jouit de ce milieu qui, somme toute, est insignifiant et disparaîtra avec ses ruines à la mode.
La culture n’est plus que le produit d’une industrie d’abrutissement.
Les artistes sont des collaborateurs néo-nazis.
Les politiciens sont des illettrés.
Les snobs des enfoirés.
L’artiste est un chien domestiqué par les voleurs de vie - qui fait sa cour et aspire à des médailles autour de son cou de traître.