Écologie et éthique du naufrage de l’Humanité.
Gravité de la crise environnementale actuelle. La croissance à tout prix, la destruction de la biosphère par l’humanité. Les émissions de carbones, la perte de la biodiversité, l’acidification des océans, l’épuisement des ressources en eau et la pollution chimique.
Un effondrement imminent menace notre civilisation. La perturbation anthropique du climat et l’écocide global. L’expansion de la prédominance du système capitaliste. Les 85 individus les plus riches du monde (Noms et adresses : …) possèdent autant de richesses que la moitié de l’humanité — les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres — tandis que 90 corporations sont tenues responsables de la crise écologique et climatique. La concentration des pouvoirs et des richesses produites par le capitalisme et entérinés par les gouvernements du monde entier. Une question sur l’éthique et la solidarité. Il faut traiter l’humanité comme une fin en soi ?
L’humanité en péril par les tendances destructrices de la société capitaliste. Vie en danger. Un contrôle de la nature qui se totalitarise. Désaccord avec l’équilibre écologique.
Naufrage de la démocratie capitaliste et des forces du marché dans l’intérêt des puissants sous le contrôle d’une concentration de pouvoirs privés. Un mode d’emploi pour suicide. Un point c’est tout. Le système entier est sur le point de s’effondrer, mais le pouvoir étatique vient à sa rescousse. La tâche de l’état consiste à secourir les riches et les puissants et à les protéger. La destruction de l’environnement est une réalité. Dans le calcul moral du capitalisme, de plus grands profits dans le quart d’heure qui suit ont davantage de poids que le destin de vos petits-enfants.
Dans les sociétés coloniales: on élimine les indigènes, ils sont sur notre chemin. Pas d’autre choix que celui d’exterminer les populations indigènes, parce qu’ils nous attaquent. Pourquoi nous attaquent-ils? Parce que nous leur prenons tout. Mais puisque nous leur prenons leur terre et leurs ressources et qu’ils se défendent, nous devons les exterminer dans tout le territoire, une extermination colossale a lieu. Il reste quelques résidus mais vivants dans des conditions épouvantables. Extermination quasi totale. Il reste quelques résidus de ce qu’on appelle les Premières Nations, en périphérie. Voilà donc en quoi consistent les sociétés. Il subsiste quelques éléments de la population indigène, dans le monde entier, les sociétés indigènes — ce que nous appelons tribus ou aborigènes ou n’importe quoi d’autre — ce sont elles qui sont en train d’essayer d’empêcher la course à la destruction. Partout, ce sont eux qui mènent l’opposition à la destruction de l’environnement. Dans des pays comportant une population indigène substantielle, ils ont adopté des lois, voire des clauses constitutionnelles, exigeant des droits pour la nature, tourné en dérision pays riches et puissants de la planète.
Les sociétés coloniales les plus avancées et les plus riches, tendent résolument vers la destruction de l’environnement. La voie au désastre. Ce qui subsiste des sociétés indigènes tente d’empêcher la course au désastre. La puissance destructrice massive de l’impérialisme.
Étrange phénomène qui oppose des éléments de la société globale, soi-disant les plus évolués, les plus éduqués, les plus riches essayant de nous détruire tous, et des peuples soi-disant « arriérés », pré-technologiques, qui demeurent en périphérie, essayant de freiner la course vers le désastre. Si un extra-terrestre nous observait, il penserait que nous sommes fous à lier. En fait, c’est vraiment le cas. Mais cette folie se rapporte à la structure institutionnelle. C’est ainsi que cela fonctionne. C’est intégré dans les institutions. C’est une des raisons pour lesquelles le changement va s’avérer très difficile.
Guerre Nucléaire et
Catastrophe Environnementale.
Que les biens qui nous sont communs à tous deviennent une priorité majeure, comme dans les sociétés traditionnelles. Une lutte dans laquelle nous devons tous prendre part, avec dévouement et résolution, si on veut espérer une survie décente de l’espèce humaine dans un monde sans frontières. Une transformation sociale totale et la délégation du pouvoir dans un proche avenir — à travers l’émergence et la reproduction durable d’organisations de travailleurs et de communautés. Une forme de contrôle démocratique des institutions populaires — sociales, économiques, politiques et autres. Comment les sociétés peuvent et devraient fonctionner ? La manière dont une société est censée travailler, avec des gens en position de prendre des décisions concernant les sujets qui leur importent ? L’espèce humaine a atteint un point unique dans son histoire — il suffit d’observer la destruction de l’espèce humaine.
L’idéologie capitaliste réduit le monde du vivant de la planète Terre d’une « ressource infinie » en « une poubelle infinie ». La destruction totale : annulation de la destinée humaine ; la possible « phase terminale de l’existence humaine ». « Dominer le Monde ou sauver la Planète ».
Dans quelle mesure pensez-vous qu’une résurgence de mouvements internationaux pourrait répondre de manière positive à des tendances si alarmantes?
Tirer des Lumières ses meilleurs idéaux - ce qui serait le summum de l’intellect de la civilisation humaine, devrait se joindre aux sociétés indigènes du monde afin qu’ils n’aient pas à porter seuls le poids du sauvetage de l’humanité de sa propre folie. Cela devrait se produire au sein des sociétés les plus riches et puissantes. C’est une sorte de truisme moral, plus vous avez de privilèges, plus grande votre responsabilité. C’est élémentaire dans tout domaine: vous avez des privilèges, donc des opportunités, donc des choix à faire, donc des responsabilités. Dans les sociétés riches, puissantes et privilégiées comme la nôtre — nous sommes tous des privilégiés ici — nous avons la responsabilité d’être les premiers à tenter de prévenir les désastres que nos propres institutions sociales sont en train de créer. C’est odieux d’exiger, ou simplement d’observer les plus pauvres, les plus opprimés du monde, tenter de sauver l’espèce humaine et d’innombrables autres espèces de la destruction. Nous devons nous joindre à eux. Tel est le rôle d’un mouvement.
(D’après Noam Chomsky)