Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Pierre Montmory

POUR LA POÉSIE

POUR LA POÉSIE

     Le fait est dégradant pour la poésie, la dénuder de son sens humain, de son âme première, lui octroyer une identité usurpée, bafouée, taillée sur mesure afin de l’achever ou de la laisser amputée, étourdie, inachevée. Boucler la boucle de l’inconscience serait une décision fatale aux bipèdes que nous sommes. La société moderne est tombée victime de toutes les affres qu’elle a engendrées. Automutilation ou absence de miroir dans lequel l’image aura une chance d’être revue et corrigée.

     Les textes du poète Montmory se lisent dans tous les sens car ils défendent la même cause ; « engagés » disent certains, mais la poésie ne se souvient pas des lettrés et d’autres littérateurs capables, en ex professo, de catégoriser la parole de l’homme et lui coller une identité meurtrière. Faiseurs de chemins caillouteux, de rencontres douteuses, de musicalité qui laisse à désirer, de refrains grossiers, ils abiment la splendeur et le lyrisme de la parole.

     Dire l’humain et ses périples existentiels nécessite une honnêteté et un engagement sans hésitation aucune car l’égoïsme pousse chacun de nous à dire : « sans moi, que deviendrait le monde ? ». L’éphémère se meut en légende et se perpétue dans l’ignorance macabre, asile de toutes les erreurs, de toutes les machinations préméditées et les paroles dénigrées. La poésie se fait devoir de sauver le Monde, pas le Cosmos en tant qu’imaginaire défiant l’intelligence humaine mais en Sourire apte à déclencher une épidémie de joie, une euphorie perpétuelle qui, de sitôt,  devient le nid de tous ; le Monde de toujours sans les salauds.

     La poésie offre la possibilité de jouer au magicien, au prestidigitateur agile, de saisir l’insaisissable et d’élucider les rapports sensibles et fragiles de l’homme avec ce qui le taraude. Dans le poème, il parait qu’il n’est jamais trop tard de courir, d’espérer, de se renouveler avec chaque aube. De s’adresser aux autres, qui ne sont en fin de rêve que nous-mêmes. Notre propre lucidité qui nous anime. C’est cela la noblesse de cette poésie qui persiste, médite, milite sans relâche afin de rendre justice à toutes les causes marginalisées.

Abdecelem IKHLEF

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :