LA CHANSON
La chanson ne se trouve pas toujours dans les livres des poètes mais surtout dans les mœurs. La chanson, ce ne sont point des mots ni des vers qui nous la diront; c’est la grande voix mystérieuse de la vie, tout cet inconnu, tout cet ignoré qui ne s’exprime pas toujours, mais que l’on entend bien si on veut l’écouter.
La chanson n’est que l’expression première de l’âme d’un peuple. L’important aujourd’hui est de scruter l’âme sans nous arrêter aux paroles.
Quand ils ne parlent point, les peuples pensent et agissent. Comment donc ont pensé les anciens, comment ont agi nos pères ? C’est toute la question. Allons jusqu’au fond, ouvrons le cerveau du peuple, cherchons-y ce que nous donne point toujours la littérature d’une aristocratie intellectuelle, qui ne pense point avec la foule et qui ne parle pas pour elle. Marchons au gré de notre fantaisie, un souvenir rappelant l’autre, sans nous astreindre à suivre un ordre chronologique, qui ne nous appendrait rien de plus; sans pédanterie surtout; sans prétention, vous le pensez bien, à faire un cours d’écoliers – en amis qui causent entre eux.
Nous nous targuons de la finesse de nos mœurs, et nous faisons grand cas de la subtilité de notre esprit. Ne soyons pas la dupe de notre imagination.
Adalbert Gaufiloys
POÉSIE LA VIE
LIBRE ET DIGNE
Beau est ce qui désespère. Un désespoir qui secourt.
Musique savante avec consonance, pulsation et dynamisme des corps affirmée par son immédiateté, son ouverture et sa vitalité.
Une arche d’un penser humain dont nous sommes les acteurs.
Philosophie et poésie.
La poétique.
Transmettre un attachement à ce monde que l’on va appeler le terrestre.
Un attachement à une langue, à la beauté d’une langue.
Du dire.
Un parti pris des choses avec un compte tenu des mots.
Un attachement au terrestre, à l’ouverture au monde, aux choses du monde.
Autant de choses.
Autant de monde.
Être au monde. Vivre en direct.
Agir poétiquement. Telle est la tâche du responsable.
Enchanter le monde.
Ouvrir les horizons que dessinent nos désirs.
S’ouvrir à l’autre. Moral et politique.
Sortir de soi-même.
Partager.
Ouvrir le « je ».
Par un « tu » proposé.
Modifié par « il » ou « elle ».
Mise en commun par « nous ».
Expérimenté avec « vous », « ils » et « elles ».
Suggérer des émotions ou des gestes.
Le « nous » s’invente et s’organise.
La vie est à nous.
La vie n’a de sens que si « la vie est à nous » : travail de toute une vie.
Fabriquer sa chance de liberté.
Libre d’être libre.
Convaincu et attaché
Ou
Libre et digne
Adalbert Gaufiloys