Y a pas d'autre paradis Pour faire notre bonheur Amoureux de la vie Le temps est un voleur
LA NUIT DEBOUT SUR LES PLACES DE LA TERRE
Après toutes ces années à parler tous seuls devant des écrans, nous avons le besoin urgent de nous parler, avec la langue qui s'anime dans notre palais de peuple roi, pour de vrais faces à faces, nous voir réels dans les visages des autres, entendre les sons de nos voix mêlés au vent, retrouver notre âme commune dans l'éclat de nos yeux, regarder nos pensées dans le toucher de nos mains, sentir la vie qui bat dans l'instant, retrouver notre éternel élan de joie, pour vivre comme les amants sans foi ni raison, dans le drap fragile de notre peau humaine, et nos cœurs n’auront qu’un seul courage pour toute l’Humanité, une seule terre à défricher dans chaque humain, nous ne sortirons pas de cette connaissance.
DU CLOCHARD AU RICHARD
(La politique c’est de la culture et la culture c’est de la politique)
Adalbert Gaufiloys
IL N’EXISTE PAS D’ÊTRE HUMAIN SANS CULTURE
La culture humaine est universelle et elle est de toutes les langues de tous les accents de toutes les terres de toutes les mers.
L’identité n’est valable que pour les systèmes policiers et administratifs.
Nous sommes tous une humanité, nous sommes tous des pays à défricher.
La culture ce n’est pas lire des livres, aller au théâtre, écouter de la musique, regarder des films ou visiter des musées.
La culture c’est l’art d’être un humain.
Il n’existe pas d’être humain sans culture.
Bien des gens qui ne savent ni lire ni écrire sont plus humains que ceux qui ont une grosse tête.
Les études des spécialistes ressemblent souvent à rien et entretiennent le mythe d'une élite supérieure parce qu'elle a les moyens de consommer des livres, d'aller au théâtre, au musée etc....
Nous ne nous laisserons pas faire par les prétentieux qui veulent nous imposer leur imaginaire despotique.
Les plus riches de la planète inventé une société de loisirs et possèdent tous les joujoux. Ils sont gâtés mais pas plus cultivés que les autres êtres humains sur le dos desquels ils exposent leurs richesses.
Et ils ont les moyens d'être en bonne santé !
Je vous prie de respecter les autres, les étrangers, les vagabonds, les itinérants, les fous qui ne font de tort à personne.
Gardez votre ministère de la culture et tous vos outils de propagande pour vous tous seuls, nous n’en avons pas besoin.
Nous n’avons pas besoin de vous pour aimer nos enfants et les faire grandir.
L’éducation se passe de l’école quand celle-ci ne sert qu’à formater des individus dans le but de leur assigner une job.
L’éducation se passe de l’école quand celle=ci sert au conditionnement des imaginaires avec l’objectif de soumettre les jeunes générations aux despotes avec des drapeaux et des signes ostentatoires.
Être cultivé c’est être libre d’inventer sa vie d’être humain.
Seuls les chiens ont besoin de maîtres.
Mesdames et messieurs de la politique vous ne vous préoccupez que des intérêts des marchands et des gangsters qui veulent continuer à piller la planète et votre job et de nous faire croire que vous êtes là pour notre bien alors que vous ne vous préoccupez que du votre, de votre ambition. Pendant que les capitalistes font des bénéfices records, vous discutailler pour nous distribuer les miettes du festin des ogres. À longueur d’année nous quêtons dans les rues pour nos enfants pour nos ainés pour nos écoles pour notre santé… Le budget des armées n’est jamais remis en cause et vos policiers sont défendeurs des bonnes causes, les vôtres.
L’indifférence et le mépris sont votre véritable politique culturelle.
République – du latin res publica – le peuple roi
Être patriote c’est montrer l’exemple
C’est être né pour donner
Et non pour prendre
Avis aux marchands qui vivent grâce à nos dons
Vos magasins sont le prolongement de la place publique
Tout le monde doit pouvoir y entrer
Le citoyen riche et le pauvre
On peut être pauvre de l’Économie
Pauvre d’esprit
Mais pas pauvre de cœur
La place publique nous appartient
Les marchands doivent se placer autour de nos milieux de vie
Car la vie ne peut être autour des marchands
Les marchands qui se croient seuls sont des morts
La vie la poésie c’est ce qui nous réunit
République des amants de la joie de vivre
Notre planète n’est pas un supermarché
Notre terre est une république sympathique
Les marchands sont des manants
Les citoyens des mauvais payeurs
Pour le rire et le meilleur
Du clochard au richard
Pierre Marcel Montmory – trouveur
Tous les êtres humains sont cultivés par ce qui les rassemble : leurs peines, leurs joies et leur destinée.
Nous aimons et nous souffrons de la même manière.
Le mal de dent, le mal d’amour, la joie de vivre, la jalousie, l’adversité, la mort, la naissance, le froid, la faim, la misère, l’abandon, les retrouvailles, l’amitié, la peur et la haine, la curiosité et le rêve sont le commun des humains.
Nous sommes tous une humanité, une terre à défricher, des graines à semer, des moissons à récolter.
Nous connaissons tous la brûlure du soleil, la caresse du vent, la douceur de l’eau, la poussière de la terre.
Nous sommes savants qui inventons des réponses aux questions de notre imagination.
Nous sommes poètes pour l’aventure de naître, de vivre et de mourir.
Notre vie est cadeau de l’éternel présent.
À L’HUMAIN ARTISTE
Les valeurs humaines ne sont-elles plus que des valeurs marchandes ? L’être humain ne serait-il qu’un client dans le grand magasin?
Les anges qui protégeaient nos vies ne sont-ils pas moins vénérés que les armées ?
Le sentiment profond de l’amour ne serait-il pas réduit au simple émoticône pour le désir d’un instinct satisfait et d’un objet convoité ?
L’être peut-il être autre chose qu’un humain ?
Peut-on posséder plus que la vie ?
L’amour ne se résume-t-il qu’à de futiles intérêts ?
Le poète est-il bien mort ?
Est-ce la fin du rêve et l’extermination des utopistes qui annonceraient la fin de ce monde matérialiste ?
L’être humain se détesterait-il lui-même au point de détruire tous ces semblables ?
L’amour de la vie serait-il remplacé par la soumission à la morale des tyrans ?
La nuit debout et le jour assis voilà un poète qui oublierait son sommeil pour écrire un commentaire sur l’instant précédant l’appui sur la gâchette.
Pas de commentaires à mes commentaires. C'est comment taire les gêneurs. Comment taire ce qui ne fait pas partie des différences officielles rabâchées par le peuple domestiqué. Peuple prêt pour le meurtre de l'intelligence. Peuple entrainé à la destruction de la beauté. Peuple qui négocie sa liberté. Peuple qui hait l'amour. Peuple de la patrie des exploiteurs. Peuple ignorant volontaire et paresseux de volonté. Peuple qui est indifférent et poli avec l'étranger tant que ses maîtres ne lui donnent pas la permission de se constituer en meutes pour déverser sa haine sur tout ce qui bouge. Peuple qui vole à la vie. Peuple dictateur qui passe d'une folie à l'autre. Peuple unique et solitaire qui disparaît d'un coup de vent.
Vivra toujours le roi poète et vagabond d'amour contre tous les moulins à vent des patries et des fratries; roi le plus fort parce que roi le plus seul. Roi le plus seul que le dieu avec les peuples qui se comportent comme des troupeaux d'abattoirs. La pitié et la charité sont vertus des exploiteurs. La misère rassure les riches. Et l'idiotie donne une valeur à l'intelligence. La lucidité est prise pour du cynisme quand la servilité est prise pour de l'intelligence. Amène une bonne bouteille pour que nous buvions à la santé de notre courage d'être lâches pour la société!
FOUTUE JOURNÉE !
Si tu as du coeur tu auras le droit d'avoir des rêves. Parce que le rêve est toujours pareil au réveil y a personne pour l’entendre alors il s’efface et tu restes la bouche collée à son silence imposé, sans qu’une âme sauvageonne ne te questionne en te passant la main sur la nuque ou en te pressant sur ses seins.
De l'action ! La révolution est permanente ! Le poète comme un boxeur ! Comme un boxeur, ta sœur te voudrait plus fort qu’elle mais tu sais qu’elle n’a qu’une paire d’ailes quand toi tu ne possèdes qu’une peur d’elle, d’elle, d’une autre face inconnue, d’une même personne dont tu ne perçois qu’un visage - sans pouvoir y mettre un nom. Comme si ta propre sœur n’avait point de visage.
Foutaises ! La gueuse renaude sur les trottoirs! Faut lui faire la cour pour qu'elle se sente à son aise ! Sacrebleu ! Et tu ronchonnes au pinacle, tu entends l’oracle gronder en orages dans ton estomac qui se ronge d’amères questions du survivre, seul, avec un seul de toi, comme si tu n’étais plus que le linceul sur tes os, sans la chair dessus. Tu as perdu ta compagnie, la grâce de la solitude t’a abandonné et le charme de tes soliloques est rompu comme une digue au-dessus de ton horizon devenu funeste.
Je suis trop cloche pour trainer mes guenilles dans ces salons à rupins où des artiches cultivent des loisirs comme s’ils avaient le privilège de ne jamais mourir dans leurs musées où les tombeaux sont des trophées à la mort de l’âme jamais née.
Et puis, j’ai fait le tour du quartier. J’en ai rencontré un. Toujours le même. Il se suicide tous les matins au pont des Trépassés. Il a l’air rigolard quand il imite l’ultime enjambée. Par-dessus l’eau vive du destin commun. Je reste loin. J’attends qu’il rebrousse chemin vers ses dérives citadines. Je crains de marcher sur son ombre et de glisser pour de bon.
POÉTRIE FRAGILE DE L’ARTRISTE
Pis y en a qui vivent comme des princes et font un travail de roi, avec leur coeur de bon aloi - qui sait reconnaître les piqûres de la rose et les caresses de la soie, et alors ils donnent sans compter ce que leur génie leur échoit, et s'en vont, éternels, aux bras des muses qui hument le parfum de leur succès.
On sait comment t'es.
Dans ton ministère.
Ta poésie ne nous donne pas l'appétit.
On te file un ticket de métro pour que tu ailles dormir au chaud.
Pis on t'oublie parce que notre poème aime sans fin.
Et tous nos sens dévorent les feux de la joie.
Car avec des riens nous faisons de tout.
Le soleil de minuit et la rosée du matin.
Nous, les humains sans peur ni reproches.
Le paradis est dans nos poches.
Alors je jette ma pierre qui ricoche.
Au front des républiques.
Y A PAS D'AUTRE PARADIS
Ceux qui croivent
Et ceux qui boivent
N'ont pas idée
De ma santé
Je les enterre
Sans rien faire
Ma vie ma vie
C'est tout
Ce que j'ai
À offrir
Et je paie
Les tournées
Les valses
Et les rocks
Et à ceux qui meurent
Au bras de la peur
Je serine ma rengaine
Une bibine de la veine
Et j'en bois à gogo
Sur l'air des julots
Avec sur la poitrine
Le coeur de ma blonde
Qui joue dans les vitrines
Du grand monde
Où y a ceux qui croivent
Pis ceux qui boivent
Et ma goualante
Pour moi je chante:
Y a pas d'autre paradis
Pour faire notre bonheur
Amoureux de la vie
Le temps est un voleur
On me dit poète
Mais je suis
Le roi des menteurs
Le prince du baratin
Un escroc raffiné
Qui use ses souliers
À courir les muses
Pour brûler l'artiche
Que j'me fais fastiche
En minaudant des airs
Où en roucoulant des colères
Pour les tubards de la romance
Je rejoue une manche
Et quand il est bien tard
Je rafle l'oseille
Et emporte les cœurs
Je suis un voleur
Un oiseau du bonheur
Qu’il faut attraper
Avant le dernier acte
De la comédie du sang
Où surine le temps
Des perdus des chalands
Sur le trottoir
Ou dans les chambres
On me dit poète
Je suis
Un esclandre
Qu'on aimerait descendre
Ou monter au pinacle
Tout dépend du prix
De la perdrix ou du perdreau
Y en a pour les truies
Y en a pour les pourceaux
Des poètes poétant comac
Ici comme mézig et recta
On me dira poète
Comme on dit
Oiseau de paradis
Ou, c'est selon
La mise et le pompon
À L'ARTISTE :
Dîtes-lui que nous avons toutes les faims. Dîtes-lui aussi de venir avec nous parce que c'est avec nous qu'il improvisera le meilleur de lui-même. Il sera le meilleur de nous si son offrande est sincère. Et demandez-lui pourquoi il tend la main sans avoir rien donné de ce qu'il prétend posséder. Son talent reçu- en don gratuit par la providence - l'offre-t-il aux déshérités ?
JOURNAL DU VENT
Le journaliste :
Cultures vides.
Artistes vides.
Défilé des domestiques d’État.
Dédicaces simiesques.
Rues pleines d’apatrides égaux mendiants l’amitié.
Les trottoirs se rejoignent.
Duel des regards.
Le cœur serré nous voilà libres.
Et notre pays terrestre existe.
Seul ami entouré d’amis.
Une frontière se construit grâce aux ennemis que les nations imaginent.
Sans ami tu as peur arme-toi.
Le livre vit dans les mains qui pensent.
Le livre s’écrit dans le cœur généreux.
Le poète invente sa langue demain.
La langue rêve dans son palais.
Le palais est le beau du vrai.
Le vrai soutire un sourire aux nues.
Et la boue peut couler.
Sous la pluie je me relèverai.
Les trottoirs ont ramolli.
Le torrent gronde.
La vie est réveillée.
Tient bon et écoute.
Ma chanson vent debout.
Paix sur tous.
Pierre Marcel Montmory –trouveur