22 Avril 2020
Je suis né riche
Pas besoin de rien
Pour chercher mon pain
Et me payer du bonheur
J’étais déjà quelqu’un
Je suis devenu le même
Je dis toujours je t’aime
Et cela fait le bien
Ceux qui refusent mes cadeaux
N’acceptent pas leur innocence
Car ils ont mauvaise conscience
À fabriquer le néant des sots
Ceux qui refusent mon bonjour
Cultive la haine des salauds
Qui tuent tout ce qui s’aime
Et à eux-mêmes restent sourd
Ceux qui disent tout
Ne disent pas ce qu’ils pensent
Ils ont peur du grand trou
Ils vivent et ils meurent sans naissance
Les ratés de l’existence
Trouvent la terre trop basse
Pour être saluée d’importance
Cette mère mal aimée lasse
Paltoquets foulant les trottoirs
Qui visitent les foutoirs
Et se laissent croire
Comme larrons en foire
La rude maladresse
Des salauds en laisse
Obéissants au stress
D’une mort maîtresse
Le jour est pour eux le calvaire
Et la nuit place à l’enfer
Les perdus n’ont pas de repos
Et ils n’échangent pas leur peau
Ils votent et ils rotent
Ils gagnent au jackpot
Ils fument de vieux clopes
Dans l’œil du Cyclope
Heureusement le drapeau
Flotte au mat de misère
Et quand le mal est trop haut
Il est temps de partir en guerre
Misère de misère l’ennemi en vue
Ils cherchent un mot rassembleur
Le mot chien n’ayant jamais mordu
Ils marchent sur l’étranger qui leur fait peur
Je les ai vus passer devant ma porte
La Terre roulait sous leurs pieds
J’ai vu le malheur qui les porte
Ils ne m’ont pas entendu crier
Je me suis dit il est trop tard
Il eût fallu qu’ils m’écoutassent
Quand ils n’étaient encore que des as
Dans le jeu de carte des mignards
La peur mauvaise conseillère
Leur a pris le bras ballant d’ennui
Et leur a soufflé son haleine amère
Et leur sang est devenu bruit
Ils n’ont plus eu de sens
La bataille du sang mêlé
Rougissait la Terre assoiffée
De cet argent que l’on dépense
Je ne veux pas mourir assassin
Car je n’ai pas renié de quel sein
Je me nourris le cœur serein
La paix avec moi se sent bien
Pierre Marcel Montmory trouveur