24 Août 2021
SYMPHONIE
Ô siècles de Moyen-Âge modernisé !
L’humain n’a pas dépassé la bestialité
Nous cultivons la mort et volons à la vie
Achetons et vendons des esclaves et des armes
Nous avons bonne morale pour excuse
La paresse de volonté pour qualité
La violence pour faiblesse et lâcheté
Des langues de pierres pour faire nos prières
Des tombeaux pour nos héros qui furent martyrs
Nous marchons entre le passé et l’avenir
Nous laissons passer la chance d’être heureux
Comme les déserteurs braves et courageux
Quelques poètes savants parlent prudemment
Notre sauvagerie tue la beauté d’abord
L’innocence condamnée à perpétuité
La main du créateur ne tremble pourtant pas
Dans les bras des mers bercés par les tempêtes
La renaissance de chacun est le rêve
Un peu de terre beaucoup d’eau et un souffle
Le vouloir sera mieux qu’espérer dans la peur
Agir pour oublier construire le passé
En habitant nos ruines comme souvenir
Les terriens n’ont rien d’autre à faire que rien de rien
Les animaux sont beaux les humains sont des chiens
Et les fleurs perdent leur nom avec la faucheuse
Les fruits pourris épaississent l’ombre de fer
Les sources claires prennent leur eau dans le ciel
La rivière est une enfance promise
Les fleuves charrient toute nuit qui déborde
Les océans mangent la terre dessalée
La soif du monde affamé sans amour meurt
Le désir n’est plus rien sans le cœur des terriens
Les animaux sont beaux dans leur chemin humain
La fantaisie des saisons aux points cardinaux
Le rêve d’une femme avec l’inconnu
Le plan de l’architecte pour sa famille
L’humeur de la nation taraudée par l’envie
L’avoir a besoin de monnaie pour être roi
L’être est néant quand il est anonyme
Les vraies richesses de la tendresse donnée
Hospitalière politesse de l’amour
À l’aube il fait jour ou il fait nuit
Les étoiles ne voient pas les murs gris du ciel
Venir d’où l’on vient et aller au lendemain
Devant les camps à la porte des frontières
Isolation d’un exilé volontaire
Je ferai des amis je construirai pays
Nous aurons de la mer un vaste encrier
Pharaon met le feu à la pyramide.
C’est le temps de malheur.
Les champs sont profanés par les armées.
Des chants sont proclamés sacrés.
La dure pierre de l’exil.
Entre raser les murs et se montrer maître de l’Univers !
Restons dans la moyenne : féroces et bons.
Le sexe entre les cuisses,
le verre à la main : saluons la majorité!
Avec la Muse et sans musique.
Pierre Marcel Montmory maître trouveur