30 Octobre 2022
LE FER OU BIEN LA PLUIE
(à tous les insurgés)
-Cri incessant derrière
La maison au toit rouge
Où s’éteignent les derniers chevaux
-Athènes ou bien Paris
Près du portail ou bien au clou
Sont les portes de la ville
-Toi, Prince,
Qui use tes semelles
Sur les trottoirs d’écume
Regarde
La solitude
Est le gant que tu portes
Est ta terre promise
La solitude
Brise un palais en faïence
Où ta peau craque
Et ton cœur bat
Mon brave
-Toi, Prince,
Parce qu’il te reste les deniers de la vie
Parce que tu portes les habits d’étalages
-Toi, Prince,
La poussière des arrière-boutiques te maudit et te hue
Ton ombre est une poupée de cire
« Ils allèrent en galère
C’était tous des pères
Ils n’avaient pas vraiment
Ils n’avaient pas d’enfants »
-Puis
Le fer ou bien la pluie
Te colle contre le mur
Arrache les roseaux
Et cingle ta chemise
Non! Le fer trempe dans la pluie
Les cris se confondent
Le voile de la ville est une torche
Où brûle la voix de millions
De nos frères
Où brûle la voix de millions
De chemises rouges du sang
De nos frères
-Frères!
Vos bras tiennent les dépouilles du mensonge
Et les ficelles du vieux monde craquent sous sa vieille peau
Le singe boite et se mutile la tête
Encore une pirouette il pousse son dernier pêt
« Ils marchèrent
Tra la la la lère
Ils marchèrent
Tra la la la
Ils marchèrent
Sur la frontière
Ils marchèrent
Tra la la la »
« C’était en Septembre
On était tous membres
Et pour sur on était cinquante
Et pour sûr on était cinquante
Quand s’éteint la Grandiloquente »
« Madame la tour de Pise
Veuillez faire votre valise
Car nous on est pressés
De voir notre table dressée
Adalbert Gaufiloys