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Le blog de Pierre Montmory

LE MAL DES SOCIÉTÉS

     Le mal des sociétés c'est que les gens n'écoutent pas les poètes savants. Et les savants poètes nous ont toujours avertis du meilleur comme du pire. Les meilleurs des humains sont rabroués pour les faire taire.

     Mais l'humain pitoyable reste un enfant immature qui a pris l'habitude de se satisfaire de peu, de pain et de jouets, qu'elles que soient les conséquences de ses jeux, il fait l’innocent. Il assume toujours trop tard la vérité qui l'oblige alors à répondre de lui-même. Sa maladie est la paresse de volonté et il préfère espérer plutôt que vouloir, croire au lieu de savoir; il s'invente un paradis au ciel et sur la terre, sa vie est une galère, un purgatoire où il se prive d’amour et de beauté pour se punir de ne point s’aimer pour aimer les autres et se rendre aimable, il se condamne à rester laid, il fait de l’amour un interdit et de la beauté il en fait un crime.

     L'humain fait beaucoup de poussière. Il s'en remet aux chefs, à des dieux, à des croyances au lieu d'écouter ses rêves à l'aune de la science, la science qui n'a de bons résultats que dans le coeur intelligent du poète qui se sert de tous ses sens pour provoquer des émotions et les émotions produites ont pour effet de le forcer à penser, pour ou contre tous, donc à penser toujours pour tous, puisqu’il demeure une partie de tous et de tout.

     Et l’humain ordinaire ne devient savant qu’avec l’intelligence de son cœur.

     L’humain n’est point savant parce qu’il possède du savoir appris par cœur dans des écoles destructrices de l’art et de la science - parce que ce savoir académique est vidé de son sang par esprit de conserve.

     L'échec de cet humain abruti par des leçons et des sermons, servile par lâcheté maligne, vit dans des sociétés établies sur des systèmes, où le bonheur pour tous vanté et vendu se transforme en catastrophe -  et alors l'humain s'individualise à force d’échanger sa personnalité contre un statut et un pouvoir d’achat et il devient lui-même dictateur, croyant se libérer, et s'enchaîne aux pires démons.

     L'humain a perdu sensibilité et pensée, ce qui fait de lui qu'un survivant attendant la dernière pelleté de nuages et de poussière, sur sa face numérisée, le visage crispé, pour gueuler trop tard son besoin simple et primordial d'amour, quand il lui reste qu’une ombre de cri primaire, il voudrait retrouver la parole essentielle qui fait de lui un autre acceptable chez les autres devenus muets par mimétisme pathologique.

     L’humain voudrait – peut-être - retrouver cet autre pour ne plus rester étranger à lui-même, et, si jamais, enfin, s’il le peut, il s'ouvrirait au don et à la curiosité.

     Je parle de ces dons gratuits et de la curiosité partagés qui servent de mesure pour apprécier une civilisation et un humain - digne de ce nom.

 

Pierre Marcel Montmory

grand maître trouveur

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