21 Juin 2020
LES ŒUVRES D’ART
Les oeuvres d'art devraient rester au milieu de la vie des gens et non pas être dérobées par des collectionneurs.
Les musées ont été construits pour y enfermer les butins des pillages.
Les artistes doivent offrir le don qu'ils ont reçus en venant au monde, ils gratifient ainsi la beauté et enseignent le respect de la vie.
Ne pas rendre ce don qui nous est prêté a pour conséquence la désertification de la parole.
En l’absence de parole vivifiante le peuple s’appauvrit, perd son langage et se met à la merci des simplificateurs.
Et lorsque l’humain est privé de la parole, son corps souffre et son âme brûle.
La parole est un don naturel donné à l’humain pour qu’il puisse échanger avec les autres.
La parole c’est le commerce des humains.
L’économie humaine prend sa valeur sitôt que les dons de chacun sont offerts à la curiosité de tous les autres.
L’économie est un vol dès que la relation humaine est réduite à un prix.
L’économie est donc un échange sans intérêt autre que l’objet de la parole avec ses outils : les gestes, les mots, les couleurs, les sons etc…
Le médecin prodigue des soins aux patients, le prix de ses honoraires n’est pas le prix des soins.
Le salaire d’un artiste sert à ce que celui-ci puisse continuer à faire vivre l’art.
Si l’artiste n’arrive pas à satisfaire ses besoins essentiels, il doit exercer un autre travail.
L’artiste doit être capable d’anonymat, exercer son art sans dévaloriser son don gratuit.
L’argent et le confort sont les ennemis de l’authenticité.
Trop d’artistes suivent la mode pour la reconnaissance, pour l’argent… et détruisent leur don naturel.
Comme aujourd’hui les trois quart de nous autres sommes pauvres en argent, il ne reste que les dons gratuits pour faire de l’humanité une grandeur au-delà des performances de la civilisation bâtie exclusivement sur le profit.
Les dons gratuits sont la vraie richesse humaine.
Le commerce est un dialogue permanent, il favorise la négociation.
Quand on peut négocier, l’égalité s’établit et forme des amis.
Les dons gratuits favorisent la paix et entretiennent la curiosité des uns envers les autres.
Quand on est vraiment curieux des autres on peut commencer à s’apprécier soi-même.
Dans l’adversité et avec la peur nous vivons.
L’amour seul nous donne à connaître et cela pour la curiosité des autres.
Sans amour nous nous refusons au dialogue, nous interdisons la parole, la guerre est en route.
La mort seule gagne la guerre. Grâce à nous.
Les chefs ont souvent la tentation de gouverner la parole.
Mais on ne peut gouverner ce qui est vivant.
Vouloir commander la vie est un projet criminel.
La gouvernance a souvent pour but le vol, le pillage.
Les abus de pouvoir sont le vol de la vie sacrée.
Les colonisateurs pillent l’humanité, les colonisateurs volent à la vie.
La mère des mondes allaite de sa compassion l’humaine race élue pour le don d’elle-même à la curiosité de tous.
Et le père des mondes ne compte pas les bouchées de pain qu’il donne à ses enfants.
Chaque humain garde sa dignité s’il reste à sa modeste place dans la communauté et quand il trouve son content dans une poignée de blé et une gorgée d’eau.
Le rossignol chante pour chanter, aime pour aimer, et pour se nourrir, il gratte le sol.
Mais, croyez-moi, un véritable artisan qui maîtrise son ou ses métiers, arrive à concilier l’ordinaire avec l’extraordinaire.
L’ordinaire peut être dur à satisfaire, mais l’extraordinaire peut être toujours là, c’est une question d’amour en soi.
Pierre Marcel Montmory trouveur depuis 60 ans