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Le blog de Pierre Montmory

VIVACE

Vivace, comme la rose pique !

Je salue la poésie publique

Je lui donne toujours la réplique

Je la fous au banc des républiques

 

L’odeur des boulevards les paniques

Le bruit et les musiques des cliques

Le décor poisseux des amériques

Faces de boucs et fesses de biques

 

Les fumées les dégueulis du progrès

Les lumières apocalyptiques

Les lunettes noires des loustics

Les peaux de bêtes lustrées par les suées

 

La rouille des cervelles bétonnées

Les trottoirs des discours des dés pipés

Les boutiques des bouches trop fardées

Le fumier des bourgeois encanaillés

 

La laideur dans les yeux de la cité

La force des bras de la lâcheté

Les statues pour rappeler les mort-nés

Le caniveau des amours avortés

 

L’impuissant désir vite rallumé

Par les racoleuses publicités

Les agents culturels font circuler

Le système par le fric régulé

 

Mais la fille qui sait être libre

Mais le gars qui, à tout, dit non et non

Elle la môme, lui le mioche

Sans quignon, des trous plein les poches

     

Ils vivent dans la rue le long chemin

La joie au bras le monde sur le dos

Quand vient la nuit ils se donnent au chaud

Et brûlent leur sang sans dire un mot

 

Au matin le jour les surprend chiffonnés

Qui s’ébrouent dans la rosée amère

Oisillons de la zone austère

Les becs grands ouverts comme toute faim

 

Je finis là mon tableau très sombre

La lumière combat toujours l’ombre

Ma faiblesse est de croire à la fin

Heureusement il me reste du pain

 

Difficile de trouver la chance

Sur le sable les efforts s’effacent

Sans le pain tous les malheureux pensent

Et la fin de leurs faims les agace

 

Quand ils pensent sans rien dans la panse

Leur corps fébrile comme la terre tremble

La misère, la guerre ensemble

À cause des estomacs pleins qui pensent

 

Si tu oses dire un mot d’amour

Ils te puniront à errer toujours

Si tu oses parler de la beauté

Ils te crucifieront à une tour

 

J’ai pris mon courage et me sauvai

Loin des peurs des bêtes écrivais

La lamentable habitude oui

Ne jamais dire non mais toujours oui

 

Pierre Marcel Montmory trouveur

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