10 Avril 2024
Les roses sont chères aux vagabonds
Fleur à la bouche, épines au front
La table le lit le toit sans crédit
N’importe où sur la route ici
Qui naguère te faisait attendre
Plaisir fugace, une gâterie
Qui avec le cœur n’était pas tendre
Le sourire cruel d’une flatterie
Au revoir misérables commerces
Je cueille ici un bouquet de gerces
Riant à pleine bouche dans les fossés
Prêtes à soulever robes et fessiers
À pleines mains dans les écuelles
Buvant le vin à leurs mamelles
Enfant prodigue de l’éternité
Je remplis ma gorge à satiété
Les bourgeois se vautrent dans le doré
Ma palette a des couleurs variées
Des paysages aux visages très sages
Des amis sûrs dans tous les villages
Les flics de la morale la baston
N’auront pas réponses à leurs questions
Je vais d’où je viens, je viens ou je vais
Sauf mon âme prenez-moi corps et biens
J’ai bien suivi la route du doute
Je n’ai rien cherché j’ai trouvé toute
La comédie des héros paresseux
Qui n’ont qu’un seul nom pour être heureux
J’ai fait le tour des propriétaires
Qui mangent de la terre à leur dessert
J’ai fait le grand tour de la misère
Les humains sont pires que la guerre
Dégoûté des miettes de l’orgie
Comme l’oiseau j’ai pris mon parti
J’ai volé dans tous les airs pour manger
Des vers j’ai bu l’alcool des poètes
À mon retour dans la rue liberté
Les murs avaient l’envers de la santé
Faut payer un loyer pour circuler
Les croque-morts n’ont aucune pitié
Pierre Marcel Montmory trouveur