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Le blog de Pierre Montmory

L'HOMME FRONTIÈRE

L'HOMME FRONTIÈRE

L'HOMME FRONTIÈRE
Peu importe l'heure à laquelle vous sortez, il est toujours là, sur le qui-vive, avec son quo vadis. Vous ne pouvez aller n'importe où, n'importe comment. Parce qu’il faut être capable de répondre à des questions dont la réponse est la question même. Vous êtes le joueur ou vous êtes le jouet.
Vous formulez les mêmes réponses aux mêmes questions et gare à ne pas changer une seule lettre car alors vous seriez tout de suite le jouet de la suspicion. L'homme-frontière met les points sur les i. Et vous lui faîtes des "Ah!". Pour ne pas être le jouet qu'il voudra garder entre quatre murs.
Questions identitaires. Questions mercenaires. Et réponses exactes. On appartient aux questions. Ou bien l'on garde le silence. Le silence dangereux. Dangereux comme la peur. Votre empêchement de ne pas pouvoir parler votre propre langue. Et que, pour continuer à vivre il vous faudra user de patience et de ruse.
Vivre est votre seule chance. Mais il vous faut inventer des liens imaginaires avec ce qui ne vous attache pas parce que la liberté a un prix fixe. Lorsque l'on marchande le prix de sa liberté, l'on se passe soi-même les menottes. L'homme frontière garde la clôture des cultures. On reste parqués ou l'on possède un laisser-passer.
Que l'infini nous donne du temps pour les réponses. Du temps, au temps. Que la joie de vivre éphémère dure aussi longtemps qu'il y aura toutes les questions sans réponses. Parce que les réponses sont la question même. Et ce sera toujours la même question. La même indifférence.
Il n'y a que l'amitié qui ne possède pas de frontière. La saine fraternité des êtres qui savent vivre, libres de toute réponse. Et l'homme frontière arpente la planète pour contrôler les joyeux qui font de chaque instant une fête. Un carnaval de pauvres. Des pauvres qui n'ont de vraies richesses qu'ils prennent à même leur joie de naître, de vivre, et de mourir.
Pour connaître l'homme-frontière, il aura fallu naître sur toute la Terre, et inventer. Parce qu'au début nous ne savions rien. Nous avons tout inventé. De toute pièce. Une identité. Un monde d'imagination pour épater les amis. Un monde hospitalier. L'homme-frontière n'a pas d'amis car il n'a rien à donner qu'un monde fini, qu'un monde ennuyeux.
Les oiseaux ne croient en rien et c'est tant mieux.


Pierre MONTMORY - trouveur

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