La Mort rôde quand le poète erre. Plante ta plume dans l'encrier de la vie et simule la trace de l'autre sur le miroir blanc des destinées. L'écrit vain est tout ce qui n'est pas écrit. Et l'écrit repousse la Mort. Écris comme tu parles et parles comme tu écris.
La parole nous rapproche de l'éternité. Le présent nous accable de ses mots, forgeons en de meilleurs, des remèdes, à l'anxiété comme à la simple déprime. On ne remue pas le passé sans en appeler à la mort des êtres et des choses; on ne fantasme pas sans payer cher ce qui nous manque.
Je parle d’éternité où l’amitié est l’égalité des amis.
Pour peu qu’on ne s’aime pas assez, vient à nous le début de notre désir sorti du ventre instinctif mais qui reste à la porte avec son grognement; le désir est inutile quand nous n’osons pas, que nous n’avons pas assez faim et alors nous reprenons nos jérémiades pour noyer notre déconvenue d’être aussi responsable de notre chute dans l’abîme incongru de la paresse de volonté qui se rit de la Mort car cette maladie de paresse dans la volonté est en affaire avec la Mort et lui paye à crédit une vie d’enterrement. La Mort n’aime personne, elle n’a que des intérêts.
Pierre Montmory - trouveur