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Le blog de Pierre Montmory

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Les journalistes et les spécialistes sont d'accord avec les agents culturels: le trouveur Pierre Marcel Montmory est un génie ! - LES MÉDIAS -

Les journalistes et les spécialistes sont d'accord avec les agents culturels: le trouveur Pierre Marcel Montmory est un génie ! - LES MÉDIAS -

L’écrivain, l'artiste, le trouveur  Pierre Marcel Montmory, subversif, voix des exclus, anarchiste souriant, témoin des dérives qui se répètent, est plutôt ce grain de sable qui cherche à faire gripper les systèmes entretenant les injustices. L’acuité de son regard dénonce habilement toutes « les saloperies du monde ». Ce poète singulier aime surtout se définir comme un braconnier dans le monde des arts et de la pensée.

Le pouvoir de la finance, les replis identitaires, la peur de l’autre, les injustices sociales, les corruptions… il dénonce tout ça. Il oppose une pensée forte et toujours vivace à ce monde qui ne va pas à cause de l’argent, des dogmes, des abus de pouvoir, des aveuglements et de tous ces faux-semblants qui empêchent l’humain d’être lui-même.

Étrange paradoxe qui lui sied parfaitement; la véritable nature du poète français qui cherche à s’éloigner des poètes un peu trop prévisibles et sirupeux au profit d’un enseignement plus à même de préparer les élèves à la violence de leur époque, faite de privations, de répressions, de génocides.

Un penseur complexe qui présente une dimension politique très forte, une remise en question de l’autorité du maître, qui n’est pas forcément la figure d’un enseignant, et des conformismes. Un artiste complexe qui a la richesse de sa complexité.

Un éveilleur de conscience, un empêcheur de tourner en rond, qui s’impose comme un « Picasso », avec sa capacité à alerter ses semblables sur l’importance de ne pas tomber dans le ronronnement et dans les clichés, dans les certitudes qui briment les libertés, troublent les perceptions et conduisent l’humanité à la stagnation, bien plus qu’à la régression.

Il voit toutes ces choses qui se répètent sans cesse dans l’histoire du monde. Il fait partie de cette lignée de penseurs qui ne sont jamais dans leur époque, qui sont ailleurs, qui racontent leur monde maintenant tout en étant déjà au-delà de ce temps.

Un sourire contagieux. Drôle d’oiseau subversif, Pierre Marcel Montmory n’aide pas sa cause avec son sourire et sa bienveillance.  Il dénonce les choses avec férocité, mais en tirant toujours sa pensée vers le haut, vers l’amour, la joie, la pensée positive. Il n’est pas dans les affects de la tristesse, de la colère, de la frustration. Pour lui, l’être humain devait s’élever plutôt vers la vie et l’amour pour dénoncer les aberrations, les incohérences, les injustices qui entravent la vie et l’amour.

Il est tout sauf un « donneur de leçon ».

Son esprit est plus facile à explorer qu’à magnifier. Il est promoteur du doute et combattant de certitudes.

Jacques Prévert disait : « Il faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple. »

                - LES MÉDIAS -

 

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UNE ÂME DE PANAME

La rue Lepic monte jusqu’au sommet de Montmartre, et là,  le pré vert de la Commune a sa jeune vigne qui fait son sang,

J’habite une mansarde place Blanche, alors faut que je crapahute jusqu’en haut avec ma guitare et mes feuillets de poèmes.

Parce que je vais à mon turbin qui est de chanter dès les matins les poèmes du jour qui paieront mon pain.

Je m’installe sur les jolis pavés de la place du Calvaire en face de la maison cossue d’un milliardaire.

Jamais je ne joue place du Tertre où sont les rapins qui se transmettent le commerce par héritage.

J’ai ma place tranquille où les badauds défilent et où n’y a pas de concurrents immédiats.

Les poulets m’ont à la bonne et me saluent quand ils font leur ronde me demandent si tout va bien tandis que les Apaches m’offrent protection, c’est bien le signe que je suis chez moi pour offrir mon dévolu à qui veux-tu voilà.

Je sors ma guitare en entame une ouverture spéciale au ciel et aux oiseaux. Ce jour-là que je trouve toujours particulièrement beau.

Et oui, mesdames et messieurs, tant que vous me verrez sur la place c’est que tout va pour le mieux.

Parfois j’emmène la môme Chiffon avec moi pour donner la sérénade. Chiffon est la femme clown la plus connue du peuple des rues. Elle chante comme un oiseau et charme même le diable. Pour elle j’ai composé sur mesure des contes qu’elle joue naturelle. Quand vient le jour elle m’inspire et quand vient la nuit elle chante.

Nous jouons sous le plafond du ciel dans le plus grand théâtre du monde. Le décorateur est un génie, les éclairages sont merveilleux et nos voix sont parfaitement amplifiées par nos poitrines à l’unisson de nos cœurs en pleine chamade.

Les spectateurs oublient la rue sur mes pavés précieux ils écoutent ma musique qui nourrit les oiseaux et ils en attrapent des graines qu’ils emmènent chez eux pour les faire pousser dans leurs rêves.

Je dois jouer chaque jour toujours mieux que la veille pour séduire ma muse qui plaît tant au chaland.

La rue Lepic monte jusqu’au sommet de Montmartre, et là,  le pré vert de la Commune a sa jeune vigne qui fait son sang,

Pierre Marcel MONTMORY - trouveur

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MATOU D’PANTRUCHE à Gérard Legrand

Ô, Matou d’Pantruche

T’es parti pour Trucmuche

Si l’amitié est l’égalité des amis

Je dois mourir aussi

 

Comme j’ai jamais palpé

J’me suis abîmé les mains

Ma guitare est usée

J’m’en vais demain matin

 

Ô, Matou d’Pantruche

T’es parti pour Trucmuche

Si l’amitié est l’égalité des amis

Je dois mourir aussi

 

Elle m’a tatoué une ancre

Sur la blessure de mon cœur

Elle voulait bien d’un cancre

Qui la prenne pour une sœur

 

Ô, Matou d’Pantruche

T’es parti pour Trucmuche

Si l’amitié est l’égalité des amis

Je dois mourir aussi

 

Sur les boulevards du hasard

Le destin tire ses couteaux

Dans la fumée des bars

La mort se couche tôt

 

Ô, Matou d’Pantruche

T’es parti pour Trucmuche

Si l’amitié est l’égalité des amis

Je dois mourir aussi

 

C’est Hélène qui m’a sauvé

Du vin où je noyais ma mélancolie

C’est Dihya qui m’a bordé

Danse jolie mélodie

 

Ô, Matou d’Pantruche

T’es parti pour Trucmuche

Si l’amitié est l’égalité des amis

Je dois mourir aussi

 

Pierre Marcel MONTMORY - trouveur

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MENDIANT

À L’OPÉRA, HIC !

Les beaux escaliers pour mendier

Je cherchais une dernière parure

Pour qu’on me laisse le loisir

D’un dernier regard

Sur les heures de mon temps

Je voulais souffler encore

Sur la lumière qui pense les jours de joie

Sans doute aurai-je chanté

Mais ma solitude bloquait ma voix

 

Je suis ici

Je suis là

Sur les marches

Funèbres

De ma joie

De bon aloi

Et d’appétit

À en pleurer

M’sieurs-dames

 

À LA BANQUE, HOC !

Les beaux escaliers pour mendier

L’enfer est sur Terre

Et le paradis aussi

Et le purgatoire

N’en parlons pas !

On n’a pas toujours le choix.

 

Je suis ici

Je suis là

Tendant la main

Pour on ne sait quoi

Du pain ou du vin

Ou les deux à la fois

Le mendiant est une âme

Désincarnée

De votre squelette

À l’heure des emplettes

 

Le mendiant c’est toi

Insatisfait de quoi

Tu ne sais pas

Mais tu sens bien

Que tu n’as pas tout

Les appâts pour tout

La muse à ton bras

Te colle pour des broquilles

Tandis que toi tu joues

Le grand jeu des durs

Mais le court bouillon est fait pour les couillons

De toutes espèces de mecaillons

Qui friment sans cesse

Pour une paire de fesses

Ou pour le million

 

Pierre Marcel MONTMORY - trouveur

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PLACE BLANCHE

La place Blanche

Offre ses couleurs

À l’écrivailleur

De la boutanche

 

Il vide là le jour

Le fut de l’amour

La nuit qui a bu

Beaucoup de vertu

 

Quand vient dimanche

Les passants s’ennuient

Au bras de l’absence

Ils cherchent une amie

 

Alors la blanche

Rougit sa bouche

Roul’ ses hanches

Et fait des touches

 

Moi je reste assis

Quand le jour debout

Je suis encore saoul

De l’eau de la vie

 

Croyez mes amis

La nuit les pavés

Promènent partout

Mon pas assuré

 

Quartier réservé

Des aventuriers

Aguichent leur joie

Au zinc des malfrats

 

Le premier venu

Offre son salut

Aux gens d’la neuille

Que les bars accueill’

 

Regard silencieux

Bouche bavarde

De son mieux

Le temps s’attarde

 

La place Blanche

C’est un vrai rencart

Pour tous les tocards

Qui font la manche

 

Quête une présence

Oubli solitaire

Sur toute la Terre

La place Blanche             

 

Pour l’ordinaire

Qui s’offre un extra

Et se fait la paire

Avec la nuit là

 

Pierre Marcel MONTMORY - trouveur

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PIERROT

(Naissance d’un personnage)

 

    Achète-moi une tour Eiffel. Y en a pas des merveilles comme ça, où je vais.

     Le petit bonhomme tire sur la main de sa mère, pile sur la pointe de ses souliers, se cabre pour admirer la grande dame élégante dans sa dentelle de fer. Au-dessus de sa coiffe piquée d’antennes pour écouter l’Univers, le ciel n’est pas très haut.

Achète-moi une tour Eiffel.

     C’était juste au réveil, au sortir du rêve, le ressac de la première vague du petit jour dans un éclat de lumière blanche.

     Achète-moi une tour Eiffel. Je connais des merveilles et je vivrais de les avoir connues.

     Le petit garçon pose un baiser dans le creux de sa main et souffle dessus vers la tour qui ne bouge pas d’un écrou. Il faut prendre un ascenseur pour lui baiser le cou à la dame de fer.

     Le petit garçon tire plus fort sur la main de sa mère. Sa mère s’arrête, le regarde et il la voit moins grande que la tour. Sa mère : qu’est-ce que tu veux, Pierrot ?

     Achètes-moi une tour Eiffel, je veux une tour Eiffel. Bon, d’accord Pierrot ; viens.

     Sa mère lui offre ce qu’il veut le plus pour emporter là-bas, en souvenir de cette visite à dame Eiffel. Un bon souvenir où il y a maman quand il souffle un baiser pour la chance.

     Il pensait bien qu’il allait revenir à condition d’emporter ce souvenir. La petite tour Eiffel dans sa poche deviendrait un porte-bonheur, plus tard, quand il se serait rendu à l’exil.

     À l’exil de toute terre et qu’un jour, fouillant dans sa poche et trouvant un morceau de ferraille ouvragé, il aurait connaissance d’un lieu-dit où paraissent des merveilles et alors l’exil s’ouvrirait, comme l’île des milles merveilles.

     L’aventure recommencerait. Et chaque jour, l’un après l’autre, à courir sur les rives au pied des merveilles.

     Il frissonne un instant soumis à d’intenses émotions. Il se relève, debout, indéfiniment, dans la clarté blafarde de l’exil, exigeant au moins le souvenir d’une merveille. Une merveille à la mesure d’un homme.

     La lumière se rallume à l’évocation du souvenir de la tour Eiffel. Des lignes de ses mains part une nouvelle dimension. Pour sculpter sa propre ombre, son exil infini.

     Même sans icône, sans effigie, il lui faudrait créer le souvenir de sa propre merveille. Le petit homme encore primitif ne pense pas à cela, ou il ne pense qu’à cela, qu’à sa propre réalisation.

     Sa pensée, à l’ombre de l’image, féconde la lumière d’autres mondes. C’est ainsi qu’il repeuple son exil et qu’il sent du même coup le sang vif couler par tout son corps et que son esprit recrée pour lui sa lumière. Une merveille promise offerte à son cou.

     Pierrot rejette violemment le drap de dessus sa tête et bondit hors du lit, retombe sur ses pieds en poussant un cri bref pour chasser de son esprit les images qui le hantaient pendant son sommeil.

     Il est maintenant vif et clairvoyant. Et déjà à la tâche. Il sculpte toute sa journée. Des tours Eiffel.

 

Pierre Marcel MONTMORY - trouveur

 

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C
Bonjour, <br /> Bien sympa ses poèmes et mon coeur de parigot a bien palpité.<br /> Bonne journée<br /> @mitié
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