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Le blog de Pierre Montmory

Ô, SYRIE, TU PLAISANTES ?

"Vive la Syrie" composition de pierres du mont Safoon en Syrie par le grand maître sculpteur Nizar Ali Badr dit Jabl Safoon

"Vive la Syrie" composition de pierres du mont Safoon en Syrie par le grand maître sculpteur Nizar Ali Badr dit Jabl Safoon

Ô, SYRIE, TU PLAISANTES ?

 

 

La Syrie, pays millénaire berceau des civilisations où fût inventé l’écriture, la belle, l’héroïque Syrie où il faisait bon vivre de liberté, d’amour et de paix, la Syrie où les citoyens manifestaient pacifiquement et quotidiennement leur désir de parfaire les lois de leur grand pays, la Syrie, notre sœur à tous, la Syrie a soudain vu ce matin gris de plomb, des ombres s’infiltrer dans les murs de sa maison, pour y faire paraître à la grande lumière de ses jours, des sales bêtes dressées par les ennemis de l’humanité, des animaux domestiqués par les Avares du monde capitaliste, assoiffés de misère et saigneurs de la planète, dans la population syrienne ils ont installé la terreur, en se mêlant aux manifestations pacifiques des citoyens syriens, pour tirer sur les autorités qui protégeaient la foule, ils ont attenté à l’ordre public et, ayant amené avec eux des journalistes des caniveaux de Wall Street et des reporters des égouts médiatiques parrainés par les banquiers de la Terre, ils ont répandus l’infamie en créant une rumeur hostile au bonnes gens de Syrie, et les ont fait qualifier de terroristes, de dangereux criminels, et cela pour que le reste du peuple de l’humanité croit des mensonges répétés sans arrêt, comme une vérité qui a donné prétexte aux raisons de la destruction de ce pays magnifique, et au génocide total de sa population, et maintenant, maintenant, des millions de gens vivent l’exode transportant avec eux d’affreuses et innommables blessures.

Le Soleil ne se couche plus sur les ruines fumantes, il pleut des pierres et je ne peux pas aider les miens, je nage dans mon chagrin, un océan de chagrin, où surgissent des terres, pour échouer, solitaire, dans des nuits frontières, barbelées de l’indifférence muette du mépris. Ô, ma Syrie, ma sœur qui fut reine, je traîne derrière tes haillons, et ramasse les pierres qui tombent pour en faire une fronde. J’avais tant à faire pour des routes, des maisons, et des jeux, que me voici en guerre contre ma propre colère, la gorge sèche, j’avale ce cri qui m’étrangle, et toi, ma Syrie, ma sœur tendre, tu me consoles en marchant devant, dans les fumées tu chantes une mélopée sans voix, et tes paroles raisonnent en moi, comme si Baal roulait les pierres du mont Safoon dans les torrents qui remplissent tes sources de sable.

Ô, Syrie !

Le chiendent et le coquelicot ont fleuri entre les pierres, l’herbe jeune frémit sur l’aire, un chardonneret espère en un chant neuf. Qui viendra te consoler d’éternité, quel cadeau le présent ne peut ne pas nous apporter, quelle joie insensée danse à mon bras quand tu ris après avoir épuisé toutes tes larmes ? Ô, Syrie, tu plaisantes ? Moi, je reste interdit. 

 

Pierre Marcel Montmory Trouveur

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