8 Janvier 2018
ANATOMIE DE L’ÉTERNITÉ
Le rythme des battements du cœur donnent la mesure du temps mécanique réglé par l’humain.
Tic, tac, et entre les deux un temps d’arrêt où la mécanique se repose.
Pendant le repos du cœur mécanique, il y a l’éternité qui passe et se loge en nous et nos sens allumés nous mettent à notre vraie place, et mesurent l’humilité de notre grandeur, alors nous recevons l’immensité de l’Univers dans notre cerveau.
La grandeur de l’humain se mesure à l’éternité.
Nous ressentons l’éternité lorsque nous aimons.
L’amour est loi universelle de la vie.
Le temps ne mesure que notre existence.
Nos pensées uniques et nos certitudes sont des mécaniques obsolescentes.
L’éternité est l’éveil de la curiosité et l’ouverture au don.
Quand nous aimons nous sommes disponibles pour donner et recevoir.
Quand nous aimons nous nous enrichissons.
Quand nous ne faisons qu’exister avec des pensées mécaniques, nous nous appauvrissons jusqu’à ne plus vivre mais seulement exister.
Quand nous aimons nous sommes curieux, nous
doutons de nos certitudes et puis nous combattons notre pensée unique.
Quand nous aimons nous nous offrons nous-mêmes en dons utiles aux autres humains.
L’anatomie de l’éternité prend la forme d’un poème quand un artisan y mêle les matériaux de notre pauvre vie mécanique, technologique.
L’éternité donne le sang neuf à notre existence.
Le poète est l’artisan qui recrée cet état éternel de la révolution universelle.
Le doute est ami, la certitude ennemie.
Les idées, les croyances changent, le doute est la recréation permanente du sens, la nourriture du sang de la vie universelle.
L’anatomie de l’éternité dans le poème de l’humain commence par l’exposition de son corps dans son vêtement naturel de peau posé sur le drap immaculé de la page blanche, d’une toile vierge, dans la lumière éclatante de l’atelier de l’artisan qui l’habillera comme son sujet, au fur et à mesure qu’il mettra à nu ses particularités et en le situant dans le temps de son épopée. Plus il habille son sujet, plus il semble nu.
L’anatomie de l’éternité se situe dans l’histoire particulière de chaque individu, mêlée de sens et de sang humain.
L’anatomie de l’éternité est représentée par son humanité, complexe et humble.
La mécanique est la somme des langages de communication des humains pour ordonner leur existence.
L’amour est fantaisie créatrice qui tient en éveil notre curiosité et nous prédispose au don de nous-mêmes.
Voici le tic quand je tique sur toi
Voici le tac qui me file le trac
Entre les deux mon cœur balance
Pour toujours, serine la romance
Pas la peine, dit ma déveine
Mais si, pousse la chance
Toc, toc, je cogne à ta porte
Fric, frac, le ciel est ouvert
Entre nous deux danse l’éternité
Tourne l’infini de ta robe
Quand le temps se dérobe
Et qu’il nous reste l’éternité
Voici le tic quand je tique sur toi
Voici le tac qui me file le trac
L’ÉTERNITÉ TANT ATTENDUE
Les chevaliers courtisent les dames
Par respect pour l’éternité
Les dames cachent de la main
Le sein du Graal caressé
Par les chemins les preux en allé
Armés de vœux pieux et de roses
Conquièrent avec la seule volonté
Des cœurs alanguis à la pose
Quand ils découvrent Jérusalem
Repus d’aventures et de fables
Dans son temple ils se mettent à table
Elle chante la muse qui les aime
Terre promise patiente fiancée
Accueille en son sain argile
Les promesses les plus fragiles
Comme les roses déjà fanées
Esther de Babylone sur son suaire a marché
Mardochée l’a délivrée de son long exil
Et Kleb le mendiant de Paris les a chantés
Et Dihya leur offrit un bouquet de bruyère
Chevaliers ou manants amateurs de beauté
Courent les chemins pour une poignée de blé
Et leur cœur de bonheur n’est satisfait
Que de boire à la coupe le vin parfait
Si toutes les muses pouvaient chanter
Le génie courant les rues des cités
Je n’aurais pas eu la peine ni la pitié
De dire ce qui me tient ici éveillé
Car pour pouvoir être de mon temps
Il me faut régler l’horloge sévère
Sur les gestes du travail des amants
Qui font la pose sur les barrières
Sans hiver il n’y a pas de repos bienfaisant
De la terre renait la jeunesse du printemps
Les étés flamboyants les révoltes claires
Et à l’automne les récoltes prospères
L’éternité tant attendue ne vient
Que si le cœur sait son repos
Dans le silence entre deux refrains
À l’habitude de vivre sans défaut
Pierre Marcel Montmory - trouveur
AVEC LE TEMPS
Avec le temps
Va, je vais, je passe
Je n’oublie pas ton visage ni ta voix
Mon cœur toujours bat et c’est le bonheur de
penser
De te trouver moi-même à mes côtés
Sans laisser dire sans laisser faire personne
Et c’est le mien le temps d’être soi
Avec le temps
Va, je vais, je passe
Et t’adore et te trouve ici
Sachant tout être ton regard
Sans paroles ni hasard
Avec seulement l’eau vive d’un serment
Le temps éternel des amants
Avec le temps
Va, je vais, je passe
J’me fabrique des souvenirs
J’me fabrique une gueule
J’amuse la galerie des curieux
Les morts s’attendrissent
Tu viens toute seule vers moi
Avec le temps
Va, je vais, je passe
Je ne crois en rien
Je t’aime en tout
Je te donne et tu m’offres
Ta solitude aimante
Ton égale amitié
Avec le temps
Va, je vais, je passe
Je n’oublie rien
J’entends ta voix
L’amour comme unique loi
Notre contentement
Notre joie
Avec le temps
Va, je vais, je passe
De plus en plus jeune
Je pratique l’art de vivre
Le beau métier de l’humanité
Jamais seul et toujours riche avec soi
Et avec ou sans le temps
J’aime de plus en plus
Pierre Marcel Montmory - trouveur