17 Août 2019
TANT J’IRAI
Tant la nuit sur la Terre
Pour le jour des étoiles
Patience douce mère
Te relève le père
Tant les larmes de la joie
Pour embrasser ses enfants
Aime sans foi ni raison
Ton bonheur sans intérêts
Tant les autres absents au loin
Pour vouloir mieux qu’espérer
Travail fruit de tes pensées
La vie seule est sacrée
Tant les pierres entassées
Pour une terre battue
Sur le seuil des tempêtes
Le vent souffle t’inquiète
Tant de paroles en vol
Pour des mots de passage
Disputes et orages
Le ciel refait visage
Tant de silences bruyants
Pour la fuite des bêtes
La lumière des blés fauchés
Le pain moisi des guerres
Tant de jours me ressemblant
Pour aimer davantage
Mes deux mains dans l’ouvrage
Le cœur plein de mon chagrin
J’irai jusqu’aux barrières
Je reviendrai à la nuit
J’aurai pour débarcadère
Le Soleil grand de minuit
J’irai jusqu’à l’infini
Je reviendrai la muse
J’aurai ton bras doux au mien
Pied solide au chemin
J’irai au bout de l’écrit
Je reviendrai sur mes pas
J’aurai rempli mon verre
Main habile sans trembler
J’irai partout où je suis
Je reviendrai où j’étais
J’aurai plein ma besace
Graines de fou carré d’as
J’irai avec mes grôles
Je reviendrai les pieds nus
J’aurai creusé rigole
Sous mon ombre un grand trou
J’irai porter des bleuets
Je reviendrai à moisson
J’aurai le cœur travaillant
La paille sera mon lit
J’irai chanter ma chanson
Je reviendrai en enfant
J’aurai plein de mamans
Et le rire aux larmes
Pierre Marcel MONTMORY - trouveur