10 Juin 2020
DE JOUR ET DE NUIT
Les seuls poètes crient
Aux vents des nues
Leur exil implacable.
Dans l’égalité des amis
Les poètes au cimetière
Échangent leurs vers.
Le maudit erre sur la Terre
Du lever au coucher
Brave la vie et la mort
Poètes d’occasions
Fainéants par légions
Morts sans importance
L’exilé s’aventure
Derrière les horizons
Ami des vents
Les citoyens des pays
Font l’inventaire
D’imaginaires ennemis
Le solitaire des pluies
Drague les muses
Et soule son génie
L’homme moyen
Monnaye sa vie
Calcule sa mort
L’amant de Liberté
Le tendre Amour
Sème les enfants
Les chefs de famille
Domestiquent la jeunesse
Et répriment leur ivresse
Le chef de personne
N’obéit qu’à la fantaisie
Du Soleil et de la Lune
Les quelqu’un
Se donnent la main
Contre quelque-chose
Le moins que rien
Léger comme l’air
Vole de ses propres ailes
Celui qu’a tout
N’a pas d’ami
Sans crédit
Celui qui n’a rien
Souple comme l’eau
Nage dans le courant
Le patron propriétaire
Plein de charges
Coule avec ses dettes
Le locataire sans terre
A toutes les maisons
Sous le toit du ciel
Les gouvernements
Légalisent la potence
Pour les pas de chance
Sans dieu ni diable
Le vagabond innocent
A peur des Bêtes
Avec des croyances
On explique les crimes
Et la malchance
L’être humain
Est encore un animal
Prétendant à l’Humanité
Et les seuls poètes crient
Aux vents des nues
Leur exil implacable.
Tandis que l’époque
D’éternité se moque
De la vie sacrée
Pierre Marcel MONTMORY
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