6 Septembre 2020
AUX GAVROCHES
Les pays n’existent que dans les rêves
La paix ne sera toujours qu’une trêve
Les nations prisons nous cousent des haillons
Les États nous administrent comme des cons
En démocratie tout le monde bouffe et chie
Tu mangeras ta faim si t’as rien appris
Y faut fermer sa gueule pendant les repas
Les plus nombreux sont prêts à tuer pour le galetas
Moi je suis tout seul à conter les fleurs du bien
Les bourgeois haïssent ceux qui se sentent bien
Les artistes ont mesuré mon sourire
Dans leurs chansons en canons ils me font mourir
L’espoir c’est fait pour attendre de quoi patience
La volonté n’a rien à faire de ta science
On te fait croire et tu bois ce que tu crois
Le solitaire fabrique des pains en bois
Ô, Gavroche de mon mesnil, rarissime !
Loin des écrans tactiles richissimes
Profil de traviole gare à ta fiole
Les cognes te pognent : vide les rigoles !
De Paname à Saint Frusquin ballent les malins
Qui n’auront pas l’usage de tes deux mains
Pour pointer la routine et fourrer le toutim
Y a que la moyenne classe dégueulasse
La haute se réserve les militaires
Le dieu sale argent a ses pauvres hères
Pis l’ouvrier jamais licencié en corvée
Fassent les linceuls avec nos peaux trouées
Aux larmes les parents de la faim avortée
Et vous les marmots aux visages masqués
La peur laisse des rides aux résignés
Soumis à la médecine politisée
Holà, moi, l’individu seul sur la Terre
Le solitaire n’a besoin d’aucune mère
Je dois bien vivre solo avec mes dix bras
Si je perds un membre se sera mon trépas
Dieu le père et le chef je ne sais quoi
Ont toujours jamais su quoi faire de moi
Je souris toute ma vie aux étoiles de nuit
Je chante le jour pour lui fleur du bien, la vie
Pierre Marcel Montmory trouveur