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Le blog de Pierre Montmory

ARTISTES CHÔMEURS

ARTISTES CHÔMEURS

ARTISTES CHÔMEURS

     Artistes au chômage, allez occuper les cités de notre peuple dont vous avez oublié les noms et les adresses !       Venez nous charmer, éloigner le mal, guérir, provoquer l'amour !       Retournez à la boue dont vous êtes issus ! L'Humanité d'argile et d'eau vous protégera si vous lui offrez les dons gratuits que vous avez reçus gratuitement à la naissance et que vous devez lui donner !

     Si vous êtes dignes de vos prétentions - au lieu de ramper et de geindre à la porte des despotes ! Vous n’aurez point d’autre fortune que de nombreux amis avec qui vous ferez pays !

     Lorsque notre peuple, c’est-à-dire tout le monde, vous aura vu à l’œuvre pour le distraire mais aussi pour l’éduquer, pour lui donner le goût du beau, le goût de lire et de développer sa sensibilité et trouver d’autres sens à la vie, alors, tout le peuple ira dans ses théâtres, ses musées, ses bibliothèques et deviendra votre meilleur public, le défenseur de nos vraies richesses.

     Au travail ! Rappelez-vous que l’éducation populaire et la paix faisaient partie de la raison d’être des pionniers de l’Action Culturelle (Qui étaient des bénévoles) grâce à qui nous avons construit pour nous tous des outils que vous utilisez assez mal car notre peuple ne s’en sert guère et même parait les ignorer vue leur si petite fréquentation.

     Les artistes n’ont besoin d’être reconnus que par leurs dons offerts et les plus beaux bienfaiteurs restent le plus souvent anonymes. L’important est le poème qui entre dans les maisons.

     Travailler comme le rossignol chante pour chanter, aime pour aimer et qui, pour casser la graine, gratte le sol : bravo !

     Travailler pour vivre et vivre pour donner.

     C’est au nombre de ses dons échangés et à la grandeur de sa curiosité que l’on mesure la grandeur d’une civilisation et la grandeur d’un être humain.

     Nous sommes venus de la place publique où nous jouions dans le cercle du conteur (halqua) pour nous enfermer entre des murs appelés théâtres mais la foule nous a lâchés parce que nous l’avons oubliée alors, aujourd’hui, nous devons redevenir pionniers et reconstituer la place publique, et  inventer; ajuster de nouvelles formes d’art dans les moules anciens du geste et de la parole.

     Le confort et la sécurité nous ont éloignés de la vie de notre communauté.  Nous ne savons plus les noms ni l’adresse des humains qui se cultivent sur la grande scène de la Terre.

     Dans le théâtre de l’Orbe, nous sommes devenus indifférents à la voix du poète.

     Et le savant va en guenilles.

     L’éternel vagabond reçoit l’hospitalité des muses comme politesse de l’amour.

     Et cet artisan travailleur trouve les trésors qu’il a fabriqués sans plus d’effort que le métier chaque jour sollicité.

     L’artiste donne ce qu’il se doit de donner, le mieux qu’il peut et il fera ce qu’il veut quand il aura rassasié le monde de pain, de poème et de paix.

     Le rossignol chante pour chanter, aime pour aimer et pour se nourrir il lui faut le plus souvent travailler - comme le monde travaille, et mendier en se cachant quand il est rabroué, et quêter son dévolu par un sourire moqueur lorsqu’il est rejeté par les gens qui se donnent du pouvoir à la force d’un statut et à la lumière d’un pouvoir d’achat.

     Nulle besoin de reconnaissance lorsque l’on est un artiste du peuple.

 

Pierre Marcel Montmory trouveur

 

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