3 Avril 2021
La Commune est une révolte de gueux avec toutes les faims.
Les conformistes récupèrent les mouvements des pauvres gens acculés au désespoir. Ils volent les mots du monde et les détournent de leur sens.
Les révolutions sont menées par les États qui les achèvent par le crime.
L'histoire s'écrit avec des plumes trempées dans le sang des humiliés.
Les pauvres gens n'ont d'autre instruction que les marques dans leur chair.
Les cris des souffrances diminuent dans la trêve accordée par les dominateurs.
Dans l’abomination, les assassins purgent les camps de travail forcé et entravent les meilleurs du peuple : les amoureux de la vie qui mènent en poésie leur vie; le monde qui prend la liberté d'être libre et réclame le bonheur dans l'égalité entre les amis.
Les plus beaux humains de l'Humanité sont condamnés pour leur lucidité et leur rébellion.
Les dominateurs vivent en marge de la société et détruisent toute la vie par cupidité.
Les exploiteurs jalousent l’intégrité des poètes savants.
Les savants et les poètes utiles à l’Humanité refusent de se compromettre.
Poètes et savants sont les lumières du monde.
Tout le reste est littérature fabriquée par des prétendants au pouvoir et impuissants d’aimer.
Les sans talents besognent dans le but d’avoir un statut et un pouvoir d’achat.
Dans leur corps, les sans nom et n’avoir pas savent une chose définitivement : c’est qu’il n’y a que la vie qui est sacrée et qu’il suffit qu’ils se comptent pour voir qu’ils sont les plus forts parce que les plus nombreux.
Tout le monde a déjà vu pleuvoir et la faim n’a point d’oreilles. C’est pourquoi les gens attablés concèdent des programmes sociaux pour panser les blessures de la guerre éternelle avec le pain de l’injustice.
Les violents entretiennent la misère avec les mots détournés de la poésie, et ces nazis volent à la vie et font aumône d’ignorance au peuple rasséréné.
Et sur les places les armées de pauvres chantent des hymnes à la liberté.
Pierre Marcel Montmory