20 Février 2024
J’ai mis le drapeau en charpie
Pour essuyer la sueur des peines
Et le sang des blessures
Puis j’ai jeté ce passé trop présent
Au vent pesant des pierres
Et puis l’eau des sources perpétuelles
A rendu les chiffons boueux des hommes
Immaculés comme le visage de la Paix
D’un jour blanc inconnu
La Paix n’était qu’une trêve
Sous l’étendard du ciel
L’Humanité inspirait
L’humilité aux étoiles
J’ai coupé joyeux mes liens
Une force tenace m’abandonnait
Sur la terre ferme mes pieds déliés
Dansaient une marche gaie ingénue
Ma voix exprimait une mienne mélodie
Que mes mots nouveaux disaient le beau
De la lumière naissait mon rire
Et de l’ombre je me mis à courir
Quand la trompette du rassembleur
Agita son signe inflexible
Je pris un instant peur pour vrai
Mais les fausses notes me répondaient
J’ai sauté la clôture et laissé là l’inculture
J’ai donné rendez-vous à ma mie
À qui j’avais renoncé de penser
Et soudain mon cœur s’est souvenu
Que les beaux jours encore existaient
Qu’il suffisait d’y penser
Pour que la muse inspire le beau temps
Aux jours gris au temps méchant
Ma muse avait fait ses adieux à l’abandon
Et vers moi ouvrait ses bras dans le vent
Il suffisait d’un regard pour voir nos yeux
Rire comme rient les amoureux
Dans le bruit des jungles indifférentes
Où des fantômes jouent aux malins
Nous marchons côte à côte en chemin
Et le monde nous voit courir sur l’eau
Et rouler sur la terre les pieds dans les nuages
Nous écumons la sève des villes
Pour y cultiver la satisfaction de vivre
Sans désir ni envie sans pouvoir ni avoir
Nous paraissons aux portes en riant
Les gens occupés font semblant de croire
Le monde savant tient l’ostensoir
Les innocents indiffèrent les marchands
Les charlatans cherchent les incrédules
Pour vendre leurs promesses ridicules
Ma môme et moi on s’en balance les hanches
Vendredi treize tu feras du pèze
Et le soir avec ta clique
Tu iras au bordel des conventions
Payer ta gueuse pour rédemption
Et des fois le malheur vénérien
Te portera bonheur pour un rien
Tu dégoiseras au toutim
Que t’étais là pour la routine
Et il te restera qu’un dollar
Tu l’avaleras comme du lard
En serrant ta ceinture ta faim restera chaste
Et le lendemain couillon
Tu bosseras pour ton patron
Ah ! Vendredi treize
Qui est-ce qu’on baise
La nation ou le bon dieu
Qui est-ce qui niaise
Le riche ou le pauvre
Qui est à l’aise
Le chat ou l’oiseau
Quelle foutaise
Que le treize
Quel malaise
Quel malheur
Quel bonheur
Que le treize
Pierre Marcel Montmory trouveur