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Le blog de Pierre Montmory

VENDREDI 13

J’ai mis le drapeau en charpie

Pour essuyer la sueur des peines

Et le sang des blessures

Puis j’ai jeté ce passé trop présent

Au vent pesant des pierres

Et puis l’eau des sources perpétuelles

A rendu les chiffons boueux des hommes

Immaculés comme le visage de la Paix

D’un jour blanc inconnu

La Paix n’était qu’une trêve

Sous l’étendard du ciel

L’Humanité inspirait

L’humilité aux étoiles

 

J’ai coupé joyeux mes liens

Une force tenace m’abandonnait

Sur la terre ferme mes pieds déliés

Dansaient une marche gaie ingénue

Ma voix exprimait une mienne mélodie

Que mes mots nouveaux disaient le beau

De la lumière naissait mon rire

Et de l’ombre je me mis à courir

Quand la trompette du rassembleur

Agita son signe inflexible

Je pris un instant peur pour vrai

Mais les fausses notes me répondaient

J’ai sauté la clôture et laissé là l’inculture

 

J’ai donné rendez-vous à ma mie

À qui j’avais renoncé de penser

Et soudain mon cœur s’est souvenu

Que les beaux jours encore existaient

Qu’il suffisait d’y penser

Pour que la muse inspire le beau temps

Aux jours gris au temps méchant

Ma muse avait fait ses adieux à l’abandon

Et vers moi ouvrait ses bras dans le vent

Il suffisait d’un regard pour voir nos yeux

Rire comme rient les amoureux

Dans le bruit des jungles indifférentes

Où des fantômes jouent aux malins

 

Nous marchons côte à côte en chemin

Et le monde nous voit courir sur l’eau

Et rouler sur la terre les pieds dans les nuages

Nous écumons la sève des villes

Pour y cultiver la satisfaction de vivre

Sans désir ni envie sans pouvoir ni avoir

Nous paraissons aux portes en riant

Les gens occupés font semblant de croire

Le monde savant tient l’ostensoir

Les innocents indiffèrent les marchands

Les charlatans cherchent les incrédules

Pour vendre leurs promesses ridicules

Ma môme et moi on s’en balance les hanches

 

Vendredi treize tu feras du pèze

Et le soir avec ta clique

Tu iras au bordel des conventions

Payer ta gueuse pour rédemption

Et des fois le malheur vénérien

Te portera bonheur pour un rien

Tu dégoiseras au toutim

Que t’étais là pour la routine

Et il te restera qu’un dollar

Tu l’avaleras comme du lard

En serrant ta ceinture ta faim restera chaste

Et le lendemain couillon

Tu bosseras pour ton patron

 

Ah ! Vendredi treize

Qui est-ce qu’on baise

La nation ou le bon dieu

Qui est-ce qui niaise

Le riche ou le pauvre

Qui est à l’aise

Le chat ou l’oiseau

Quelle foutaise

Que le treize

Quel malaise

Quel malheur

Quel bonheur

Que le treize

 

Pierre Marcel Montmory trouveur

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