20 Août 2024
VOULOIR
Espérer c'est vivre tout de suite, coûte que coûte, la paix dans le coeur, le pardon aux lèvres, la mémoire sans défaut.
Le temps, la science
L’éternité, la poésie
Il existe le temps mécanique des horloges
Et il y a l'éternité de l'infini.
Les outils de mesure inventés par les humains
Et la révolution permanente créée avec l’univers.
Les uns nous conditionnent, les autres nous libèrent.
La science n’a pas l’exactitude de la poésie.
Le savant marche tête haute dans la poésie.
Le poète va pieds nus dans le savoir.
Fins de mois et faims du monde
Il n’y a pas de fin à l’infini.
L’éternité désire.
Le temps se contente.
À satiété la mort lente.
Il n’y pas de début à la fin.
Tout est commencé.
Passe et jouit ou passe et souffre.
Le Soleil, toujours lui !
Et la Lune à la une !
Aller-retour d’où l’on vient
Mais ailleurs déjà
Tout bouge sans cesse
L’idée maîtresse
Change d’adresse
D’ici à là-bas
L’amant en chemin
Tourne la roue
Orgueilleux et fier
Du vent prospère !
Le temps, le savoir !
L’éternité, l’infini !
Y a pas l’espoir
Mais le malheur
La joie de vivre
La rage au cœur
Cessent les calculs
Passent les éternités
Sur la bascule
La vie pesée
Suivre le futur
Fuir le passé
Oublier le présent
Absent immobile
Pierre tombale
Dur insensible
Indifférent mépris
La vie du mort
Peur lâche
Assassin
Mais rien
Seulement la Terre
Seulement le Ciel
Être à demeure
Avoir du cœur
Faire sa chance
Anonyme créance
D’un humain
D’une humaine
De l’Humanité
Écris encore !
Et crie toujours !
Peu importe ton sort
Il restera ton amour
Si tu nous as comblés
Tu vivras toujours
Dans nos poitrines
Chantent les esseulés
Les orphelins du temps
Qui vivent l’éternité
Ne t’inquiète plus mon ami(e)
Nous sommes à tes côtés
Toi qui nous as choyés
Sans rien dire ou demander
Nous étions nous sommes
Avec toi sans penser
Juste à sentir ta présence
Le beau silence de l’amitié
Où tu as fait apparaître les poètes
Que nous sommes devenus
Pierre Marcel Montmory trouveur
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Vouloir faire un aveu
A propos de « Vouloir » ; juste vouloir faire un propos. Un poème narrateur qui, en concentré de réflexions, nous livre toute la vie enchaînée, castrée, un bout de papier qui réfléchit à la place des siècles.
« Vouloir », en quelques mots, n’est pas un verbe conjugué au futur, mais plutôt un coup dans la marre, un coup de pied dans la fourmilière qui nous permet de tout « vouloir » voir et élucider.
Situé entre le sacré et le profane, « Vouloir » tente de sacrifier les temps médiocres et profaner l’exactitude de la souffrance et de sa bascule. Dans ces contrées joyeuses et pleines d’amitié, le malheur, en aveugle cul-de-jatte, n’a aucune chance d’y mettre le pied.
« Vouloir » est très pressé et nous montre le chemin de la liberté, la vie, la joie d’aller au-delà de l’éphémère au singulier et en plus rien.
Le néant du nihilisme qui nuit à la poésie et provoque la nuit du charlatanisme sophistiqué qu’on appelle d’un nom coloré « civilisation moderne », est tout simplement insulté, malmené, jeté hors circuit des poètes qui ne veulent rien savoir mais sont plutôt subjugués par « Vouloir » et le transformer en valeur éternelle afin d’amadouer les diables de la mémoire et donner du tonus à l’éternité pour qu’elle puisse déjouer la mort comme elle le fait déjà avec brio.
Les astres, grands et petits, vont et viennent, changent d’adresse mais jamais avec maladresse ; ils connaissent les rois, les parois de l’orgueil et les lois de l’amour qui s’adressent à leur cœur où le bonheur prospère sans faire les champs, sans se ruer pour tourner de roue, sans fouler sur les cadavres des autres. Pour dire que la rage n’est pas toujours nocive à la santé du poète ; elle lui offre sa chance d’être, de devenir humain, sans cri, sans larme, sans aucune arme.
« Vouloir » c’est la jolie fragrance de l’amitié.
Abdecelem Ikhlef professeur