6 Novembre 2020
LA GRANDE PYRAMIDE
Quand tu vois la grande pyramide
Tu te dis mes rêves sont plus grands
Mais à courtiser l’éternité
Tu n’as pas de quoi t’acheter des souliers
L’illusion est-ce mes rêves ou la réalité ?
En vérité je ne rêve rien avec des idées
J’invente l’histoire que je sens couler
Comme le sang dans mes veines
La tête remplie de songes
Je regarde par les yeux creux
Le fleuve en crue du temps
Et la chaussée qui dérive
Les bras de ma mère me cherchent
Tandis que mon père bat la brèche
Je serais leur enfant si je l’étais
J’aurais alors piétiné la terre
Mais rien me fait du mal
Tandis que le tout m’emballe
Comme un sous neuf je brille
Pour un rire de broquille
Les gens ont passé nombreux
Sur leur ombre marchait solitaire
Leur cœur arrivé trop tôt
Ils se sont manqués
Bien du bruit et des poussières
Le vent ferait-il mieux
Que les dames des débarcadères
Qui aguichent les disparus
Moi j’ai pris mon baluchon
Comme une laisse à un chien
J’ai frotté mes yeux gris
Dans les cales de mes mains
J’ai dit adieu tant pis
Ils n’auront pas mon nom
Dans leur paradis
Il n’y a pas d’échanson
J’ai entendu un rossignol
Au lever du matin drôle
Qui fredonnait un air mutin
Aux bancs de la nuit catin
C’était des gardes côtes
Qui m’ont donné coups de pieds
Sur l’identique j’étais debout
Prêt au pire jugement
On m’a laissé dormir
Sur l’étal des fagots
Le Soleil ne verrait pas plus pire
Qu’un mendiant en chalumeau
J’avais trop bu de brouillard
Et trop mangé de nuits
Que pas assez couillard
Pas assez d’ennui
J’ai passé sans me faire remarquer
Ma guitare sans publicité
Et mes mots sans encre
Je fus naufragé déclaré
Errant sur les banquises
J’ai séduit moult marquises
Qui ne m’ont point repoussé
J’étais propre du bonnet et des pieds
Pierre Marcel MONTMORY trouveur