13 Décembre 2020
- livre numérique gratuit à copier et à partager -
LE SAUVAGE
La vie vendue allume le feu aux ruines du progrès
La main de l’humain remue le sable des terres brûlées
Ainsi finit ce qui commence avant de voir le jour
Car jamais il n’y aura toujours sans la main de l’amour
Le présent cadeau la réalité la poésie
Rien ne te fait plus envie car tu jouis
Ton désir de tout satisfait n’est plus une quête
La vérité le poème la voix du poète
Tu nais sans peur avec l’innocence de l’enfant
Tu dois jouer pour jouer sans souci d’être grand
Tu vis sans peur et sans la morale des méchants
Tu ris sans peur de mourir car tu ris tout le temps
Mais si tu pleures tes larmes sont sucrées
La joie de ton cœur n’est jamais chagrinée
Tu cours tu cries les muses te font des touches
Tu mouilles leurs joues d’un baiser sur leur bouche
L’humanité découragée n’a plus de volonté
Dans les rues la peur du courage avance masquée
Le citoyen sans valeurs est un client acheté
La morale a des gènes éthiques avec le péché
L’humanité laisse dire et laisse faire ses instincts
L’humain paresseux n’espère plus ne croit plus rien
La nature sauvage a donné raison aux chiens
Des colliers et des muselières aux politiciens
L’humanité dérivant échoue sur les banquises
Elle erre vagabonde sur la Terre promise
Elle s’accroche à ses drapeaux cousus de peaux trouées
Dans tous les États le monde angoisse enfermé
L’humanité perdue voudrait une fin heureuse
Mais elle ne quittera pas ses habits de gueuse
Elle préfère la folie à la pensée sérieuse
Elle remet à demain la sagesse rieuse
Je suis resté sauvage par goût de la nature
Qui offre ses avantages sans une rature
Quel beau chantage à l’amour que les airs du futur
Cours sur tous les rivages des terres sans cultures
Je suis sauvage effrayé par les bruits des damnés
Qui vivent dans les cités géantes civilisées
Quels tristes paysages ces visages enfumés
Sauve-moi de cet éloignement de ma dignité
Sauvage je le suis comme mon cœur vagabonde
Qui bat la mer les plaines les montagnes il bonde !
Et je fuis hagard les sourires ingrats des Joconde
Et j’ai assez de mon génie pour toutes mes blondes
Sauvage je reste malgré l’ordre qui enchaîne
Qui ne sait pas mon vrai nom et qui fait de la peine
À toutes les races d’animaux en quarantaine
La barbarie contre le sauvage se nourrit de haine
Le chef de l’humanité est l’argent qui vend la vie
Si tu donnes avec ton cœur ta vie n’a pas de prix
Pour les petits humains le suicide a un seul prix
L’opinion générale se moque bien de la vie
Du moment qu’il mange l’humain est content de lui
Promettez lui qu’il aura toujours plus pauvre que lui
Toujours un inférieur pour lever la main et frapper
L’humain est violent car il est faible par lâcheté
L’humanité a des excuses pour chaque crime
Les juges mènent en prison les pauvres victimes
Les criminels officiels bien hauts restent à la cime
Ceux d’en bas fabriquent les armes dans leurs usines
L’humanité cultive l’obéissance aux chefs
Les humains libres sont des otages dans tous les fiefs
L’amour est interdit et la violence légale
La beauté est un crime et tout le péché banal
La vie vendue il ne reste que la mort à crédit
Le bonheur et la chance et l’espoir sont à ce prix
Les prophètes les professeurs enseignent les soumis
Suivent les règlements les punitions les interdits
Alors l’humanité abandonne sa famille
Elle est fière d’elle-même debout dans ses guenilles
Elle préfère faire le trottoir comme une fille
Oui, la sociale la recevra dans ses bastilles
L’autre humanité servile renie sa dignité
Elle se tait et s’applique à se taire l’éternité
Elle imite ses maîtres pour sa prospérité
Elle ambitionne fort pour gagner poste hérité
L’humanité a gagné la liberté de choisir
La contrainte de naître de vivre et de mourir
Elle ne peut se plaindre des maîtres qui la font souffrir
La souffrance n’a pas de remède à offrir
Mais quelqu’un d’humain une personne anonyme
Une humanité simple et belle comme un cœur pur
Les yeux de la lumière et l’oreille magnanime
Sur nos chemins va faire le bon avec le geste sûr
Sans nom ni prénom ni publicité sans s’annoncer
Avec dans les mains que des mains pour outils à aider
La grande humanité n’a plus qu’un mot pour aimer
L’amour la charité sans avoir été commandé
La belle humanité a gagné l’humilité
Et l’Univers indifférent a grandi étonné
Sans rien dire par le ciel les étoiles ont filé
Notre planète fait le dos rond et n’a qu’à tourner
L’humanité retrouvée rit comme on rit d’être aimé
Quand on s’admire la vie se refait une beauté
Tous les amants boivent le vin de la fraternité
L’amour des pays polis offre l’hospitalité
Pierre Marcel MONTMORY trouveur