CŒUR TENDRE

CŒUR TENDRE

Dernier poème en vue d’un suicide

À cause d’une overdose de fric

Le poète est parti en politique

Il est arrivé au parricide

Le monde est une banque

Les employés des suicidés

Les citoyens saltimbanques

Des nations trucidées

Vienne l’échéance

Se mettent à table

Les créanciers insatiables

Ruine des Pas de Chance

L’artiste sans artiche

Quête son droit

D’être sur l’affiche

Comme le roi

Et le juste prix

De la justice

Est une justesse

À l’étroit

La Terre est un coffre-fort

Jamais le banquier ne dort

Son temps lui accorde

Le crédit éternel

Le ciel est une enseigne

Pour l’endetté qui prie

Une réduction de peine

Dans l’enfer des prix

Voici, le dernier poème en vue d’un suicide

À cause d’une overdose de fric

Le poète est parti en politique

Il est arrivé au parricide

Il a tué le banquier

Il a payé sa dette

La société l’a remercié

La Terre est acquittée

Les cendres du banquier

Engraissent les roses

De mon premier

Baiser que j’ose

Enfin libre le poète

Héros du revenu

N’a jamais eu qu’une dette

Celle de son ingénue

On dit qu’il y a longtemps

Des Avares assoiffés de misère

De guerre et d’argent

Sont passés dans notre avenir

Cœur sec a le bec

Du pic assiette

Paye en pain sec

Toute la disette

Et cœur tendre

Main ouverte

Livre offrande

Découverte

Pierre Marcel MONTMORY maître trouveur