22 Janvier 2022
L’ÉTERNITÉ TANT ATTENDUE
Les chevaliers courtisent les dames
Par respect pour l’éternité
Les dames cachent de la main
Le sein du Graal caressé
Par les chemins les preux en allé
Armés de vœux pieux et de roses
Conquièrent avec la seule volonté
Des cœurs alanguis à la pose
Quand ils découvrent Jérusalem
Repus d’aventures et de fables
Dans son temple ils se mettent à table
Elle chante la muse qui les aime
Terre promise patiente fiancée
Accueille en son sain argile
Les promesses les plus fragiles
Comme les roses déjà fanées
Esther de Babylone sur son suaire a marché
Mardochée l’a délivrée de son long exil
Et Kleb le mendiant de Paris les a chantés
Et Dihya leur offrit un bouquet de bruyère
Chevaliers ou manants amateurs de beauté
Courent les chemins pour une poignée de blé
Et leur cœur de bonheur n’est satisfait
Que de boire à la coupe le vin parfait
Si toutes les muses pouvaient chanter
Le génie courant les rues des cités
Je n’aurais pas eu la peine ni la pitié
De dire ce qui me tient ici éveillé
Car pour pouvoir être de mon temps
Il me faut régler l’horloge sévère
Sur les gestes du travail des amants
Qui font la pose sur les barrières
Sans hiver il n’y a pas de repos bienfaisant
De la terre renait la jeunesse du printemps
Les étés flamboyants les révoltes claires
Et à l’automne les récoltes prospères
L’éternité tant attendue ne vient
Que si le cœur sait son repos
Dans le silence entre deux refrains
À l’habitude de vivre sans défaut
Pierre Marcel Montmory - trouveur