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Le blog de Pierre Montmory

DE JOUR ET DE NUIT

Les seuls poètes crient

Aux vents des nues

Leur exil implacable.

 

Dans l’égalité des amis

Les poètes au cimetière

Échangent leurs vers.

 

Le maudit erre sur la Terre

Du lever au coucher

Brave la vie et la mort

 

Poètes d’occasions

Fainéants par légions

Morts sans importance

 

L’exilé s’aventure

Derrière les horizons

Ami des vents

 

Les citoyens des pays

Font l’inventaire

D’imaginaires ennemis

 

Le solitaire des pluies

Drague les muses

Et soule son génie

 

L’homme moyen

Monnaye sa vie

Calcule sa mort

 

L’amant de Liberté

Le tendre Amour

Sème les enfants

 

Les chefs de famille

Domestiquent la jeunesse

Et répriment leur ivresse

 

Le chef de personne

N’obéit qu’à la fantaisie

Du Soleil et de la Lune

 

Les quelqu’un

Se donnent la main

Contre quelque-chose

 

Le moins que rien

Léger comme l’air

Vole de ses propres ailes

 

Celui qu’a tout

N’a pas d’ami

Sans crédit

 

Celui qui n’a rien

Souple comme l’eau

Nage dans le courant

 

Le patron propriétaire

Plein de charges

Coule avec ses dettes

 

Le locataire sans terre

A toutes les maisons

Sous le toit du ciel

 

Les gouvernements

Légalisent la potence

Pour les pas de chance

 

Sans dieu ni diable

Le vagabond innocent

A peur des Bêtes

 

Avec des croyances

On explique les crimes

Et la malchance

 

L’être humain

Est encore un animal

Prétendant à l’Humanité

 

Et les seuls poètes crient

Aux vents des nues

Leur exil implacable.

 

Tandis que l’époque

D’éternité se moque

De la vie sacrée

 

Pierre Marcel Montmory

maître trouveur

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