16 Février 2024
Combien de travailleurs
Ont brûlé leurs heures
Pour que vive la flamme
Du pétrole qui damne
Combien de peine
Charge les épaules
Des pauvres bohèmes
Qui errent entre deux pôles
Où les vents de fumée
Noirs comme les enfers
Traînent leurs chaînes
Sur la terre condamnée
Le soleil disparu
Les nuages obtus
Brisent la lumière
L’esprit confondu
La Lune triste
Des visages pâlis
Des poètes interdits
Prisonniers du schiste
Que la force réclame
Pour nourrir le capital
Monstre sans âme
Ennemi fatal
Des fleurs et des rosées
De l’aube et des étés
Une grande faux
Déchiquette les oiseaux
Ô mère ma terre
Qui tant a souffert
Tu pleures dans le ciel
Des larmes de sel
Car les hommes fous
Redevenus bêtes
Frappent ta tête
Avec le fer des clous
Me voici orphelin
Mes frères animaux
Mes amis floraux
Meurent au matin
Dans l’angélus sombre
Le tourment des jours
Où peine mon amour
Dans un trou d’ombre
Ma chère planète
Exilée et seulette
Porte sur son dos
Le choc de mes os
La vie
N’éclot plus ses graines
Dans le chant des plaines
L’Humanité s’est éteinte
Pierre Marcel Montmory maître trouveur