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Le blog de Pierre Montmory

Ô, MA TERRE

Combien de travailleurs

Ont brûlé leurs heures

Pour que vive la flamme

Du pétrole qui damne

Combien de peine

Charge les épaules

Des pauvres bohèmes

Qui errent entre deux pôles

Où les vents de fumée

Noirs comme les enfers

Traînent leurs chaînes

Sur la terre condamnée

Le soleil disparu

Les nuages obtus

Brisent la lumière

L’esprit confondu

La Lune triste

Des visages pâlis

Des poètes interdits

Prisonniers du schiste

Que la force réclame

Pour nourrir le capital

Monstre sans âme

Ennemi fatal

Des fleurs et des rosées

De l’aube et des étés

Une grande faux

Déchiquette les oiseaux

Ô mère ma terre

Qui tant a souffert

Tu pleures dans le ciel

Des larmes de sel

Car les hommes fous

Redevenus bêtes

Frappent ta tête

Avec le fer des clous

Me voici orphelin

Mes frères animaux

Mes amis floraux

Meurent au matin

Dans l’angélus sombre

Le tourment des jours

Où peine mon amour

Dans un trou d’ombre

Ma chère planète

Exilée et seulette

Porte sur son dos

Le choc de mes os

La vie

N’éclot plus ses graines

Dans le chant des plaines

L’Humanité s’est éteinte

 

    Pierre Marcel Montmory maître trouveur

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