PEUPLE DE CLOCHARDS

Je fais ce que je peux

Laisse tomber les étoiles

Pour relever la nuit

Parle pour ceux

Qui ne parlent pas

La nuit n'est pas faite pour dormir

Quand tout le jour a crié de faim

On vit d'espoir et c'est l'arnaque

Je suis triste pour vous les amis

Désolé de ne pouvoir rien faire

Avec mes petits bras

Et ma grande gueule

Maudite galère

Le bonheur est fait pour être volé

Faut faire sa place tout seul

J’devrais r’garder autour de moi

T'es beau comme un olivier

Enlève ces lunettes je ne vois pas qui tu es

T’es beau comme un olivier

Dommage que l'orchestre ne joue pas

Où sont les enfants

Au marché des gourmands

Au marché des gourmands

La cause c'est nous autres

La belle langue tarabiscotée

Pour fleurir les tombes

T'aurais dû frapper à ma porte

Je t'aime comme t'es

La police est là pour servir et protéger

Il n'y a pas à en faire un évènement spécial

Ils ont au moins de l'imagination et de l'astuce

Maudite galère

Je ne suis rien qu'un étranger

J’ennuie avec mes chants d'oiseau

Bonne fête à celui

Qui n'a pas les joues creuses

Qui lui font mal

S’il ose sourire

Fais ce qui te plaît

Tout ce qui te plaît

Mais surtout

Ne cause pas de peine

Ne cause pas de chagrin

Le poète marche pieds nus

Il invente des réponses

Aux questions de l’imagination

Peuple de clochards

C'est toi qui es désintégré

Tu marches à côté de tes chaussures trouées

Tu émigres depuis une éternité

Et dessus le tapis de poussière, les êtres humains sont devenus des clochards dans les cités sans mémoire.

Pour innover faut inventer

Entretenir les outils

Corps et voix et esprit

Prendre une page blanche

Tracer un cercle

Une place publique

Mettre le poète

Et le grand public

Au centre du cercle

Prendre acteurs

Et musiciens

Et gueuler !

Gueuler !

Pierre Marcel Montmory trouveur