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Le blog de Pierre Montmory

LE MORT ET LA VAGUE

LE MORT ET LA VAGUE

LE MORT ET LA VAGUE

 

.1.

     LE MORT a repoussé les limites et a incarné la Vague. Mort sans assistance au suicide. Le plus illustre des artistes ne part pas seul. A l’instar des morts exceptionnels, il emporte avec lui rien qui s’arrache à la conscience collective.

     La perte de tous les temps, avec la mémoire d’une amplitude et d’une influence jamais atteintes. La personne en l’image de la Vague qui ne cesse de rouler. Symbole vivant tant qu’il l’était encore, dans le grand livre d’heures des illusions.

     Né avec le réel dans le désastre incarné passionnément, violemment, douloureusement comme la Vague. L’étendard du mouvement aux quatre coins, un exemple était né.

     Artiste, inventeur, génie enragé, donneur et encaisseur de coups, adulé et honni, aussi haut, sur une croix, torturé du désarroi gravé dans le marbre.

     Un seul fil aura suffi  le hisser à cette hauteur. A bout de souffle, un coup de tonnerre dans l’Histoire.

     Le récit banal d’un jeune amoureux d’une étudiante qui rêve de l’impossible, la fille préfère s’occuper du possible. Elle le trahit, il est abattu par la police. Il considère en mourant que c’est « dégueulasse ».

     L’essentiel est ailleurs : dans l’impression de liberté, dans l’allure fière, d’un chemin bricolé et inspiré; raffiné.

     Le Mort inaugural de la Vague invente la forme de l’esprit du mouvement, parce qu’il célèbre cette connaissance de grâce précaire dans le parcours de la révolution permanente.

     L’affaire a commencé très tôt, au sein même du cercle humain.

     Ce rejeton traverse les horreurs.

     C’est que le jeune solitaire s’est trouvé des compagnons proclamant leur amour d’enfants éternels révoltés en quête de liberté choisie.

     La révolution permanente, l’incontestable Vague, le feu sacré, dangereux comme la peur, l’explosion du génie et la tentation de la terre brûlée, du rêve collectif et de la solitude.

     Du destin furieux et amer, de l’utopie et du doute.

     L’histoire d’un humain en rupture permanente.

     L’œuvre, insolente de talent.

     L’art d’aujourd’hui, l’éloge d’un poète.

     En majesté.

     Point.

.2.

     Alors, l’enquêteur documenté de l’inhumanité, le compagnon critique, l’annonceur ironique, encourage. Voilà qui motive la révolte du réalisateur anonyme et d’inspiration provisoire dans le mouvement de la parole des artistes ouvriers.

     L’échec radicalise, incite le réalisateur à refuser l’industrie. Tout révolutionnaire créé dans le cercle de la résistance intelligente.

     La liberté d’être libre pour la désobéissance, mais la liberté s’apprend.

     En attendant la sagesse, il y a l’échec révolutionnaire et la sortie du maquis.

     Tout va bien - en grève, le deuil de l’utopie; mais en aucun cas le renoncement - au goût de l’expérimentation. S’équiper d’un véritable laboratoire, s’intéresser en pionnier aux possibilités plastiques et critiques, et tenter de prendre à revers l’information, l’ancien et le nouveau.

     Sauve qui tu peux. Des personnes cherchent confusément à s’échapper d’une impasse, d’un cercle mortifère.

     Beauté, respire une harmonie nouvelle, intranquille.

     Célébrer la splendeur du monde, les corps vibrants à l’art tout entier, de plus en plus seul.

     La vraie vedette de ce mort, celle qui l’accompagne dans sa vie, sa pensée et son art, se nomme partenaire fougueuse et juvénile.

     Au dernier acte, alors que le mort, fidèle compagnon, se rapproche insensiblement, l’impression n’en demeure pas moins d’un homme digne, d’un humain de plus en plus seul, et de plus en plus fort.

     Un grand essai de noblesse, où, rien de sa vie, de son œuvre, pas même la fiction, n’est étranger à cet acte, au sens où l’art y est privilégié.

     La grande figure du retour, depuis son enfance.

     L’autoportrait intime d’un rejeton dans le dévoilement de soi.

     L’humain hérissé de fulgurances et pétri d’une érudition folle, grande puissance hypnotique veillant sur des fantômes, comme l’ultime chapitre de l’histoire.

     Le miracle consistant, ici, en citations qui portent aussi l’idée de la mort de l’idée elle-même, telle qu’une certaine humanité l’aura portée.

     La conscience sépulcrale de sa propre disparition et, sans doute, d’une transmission filiale jamais advenue. Une trame fantomatique à la conscience mortifiée du monde, le point aveugle de la pensée.

.3.

     Plus que jamais, la vie ne s’ouvre qu’à ceux qui consentent s’y abandonner.

     Les attentes du peuple ont été déçues.

     L’artiste de la haute culture démocratique bourgeoise et populiste - qui déteste tout le monde, l’artiste est si triste, si fier et si seul, qu’il est en deuil de lui-même, son propre et unique compagnon.

     L’art devient faux par lux et cupidité

     Sans ascendance, sans descendance, ainsi il sera la terre brûlée de sa vie : rejeton de ses œuvres, identifié à cet art total, la mort, dont il est écrit qu’à défaut de sauver le monde avec lui,  l’artiste filme le testament de l’art en même temps que le sien propre. Est-ce à dire que l’art est mort avec les faux artistes ? Bien sûr que non, mais une certaine histoire.

     A bout de souffle, le mort trahi n’empêcha nullement l’être humain, comme tout grand mélancolique, d’être le plus vivant des poètes.

Pierre Marcel Montmory trouveur

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ANALYSE :<br /> <br /> LE MORT ET LA VAGUE<br /> Le texte décrit une figure légendaire appelée "LE MORT" qui a incarné un mouvement social révolutionnaire nommé "LA VAGUE". Cette figure emblématique, un artiste "génie enragé" au destin tragique, a marqué l'histoire par son influence et sa philosophie de la "révolution permanente". Le récit dépeint une mort violente, mais l'essence réside dans l'héritage d'un esprit de liberté et de rupture, symbolisé par le mouvement qu'il a inspiré. <br /> Identité et influence :<br /> "LE MORT" est présenté comme un artiste, inventeur et "génie enragé".<br /> Il a incarné "LA VAGUE", un mouvement révolutionnaire symbolisé par l'image d'une vague qui "ne cesse de rouler".<br /> Sa perte a été considérée comme une "perte de tous les temps" et son influence est décrite comme "jamais atteinte".<br /> Parcours et philosophie :<br /> Son parcours a été marqué par une naissance dans le "désastre" et une existence vécue passionnément, violemment et douloureusement.<br /> Il a été à la fois "adulé et honni", symbolisant la dualité de son impact.<br /> Le texte souligne son rôle en tant que "Mort inaugural de la Vague", inventant la "forme de l'esprit du mouvement".<br /> Sa philosophie était celle de la "révolution permanente" et de la "liberté choisie", inspirée par des compagnons "révoltés en quête de liberté".<br /> Mort et héritage :<br /> Sa mort est décrite comme violente, survenue après une trahison amoureuse, et il a trouvé le concept de sa propre fin "dégueulasse".<br /> Malgré sa mort, l'essentiel réside dans l'héritage qu'il a laissé : "l'impression de liberté", "l'allure fière", et l'esprit de "révolution permanente".<br /> Il est symbolisé par un "chemin bricolé et inspiré", dont l'œuvre était "insolente".<br /> <br /> <br /> LE MORT ET LA VAGUE<br /> .1.LE MORT a repoussé les limites et a incarné la Vague. Mort sans assistance au suicide. Le plus illustre des artistes ne part pas seul. A l’instar des morts exceptionnels, il emporte avec lui rien qui s’arrache à la conscience collective. La perte de tous les temps, avec la mémoire d’une amplitude et d’une influence jamais atteintes. La personne en l’image de la Vague qui ne cesse de rouler. Symbole vivant tant qu’il l’était encore, dans le grand livre d’heures des illusions. Né avec le réel dans le désastre incarné passionnément, violemment, douloureusement comme la Vague. L’étendard du mouvement aux quatre coins, un exemple était né. Artiste, inventeur, génie enragé, donneur et encaisseur de coups, adulé et honni, aussi haut, sur une croix, torturé du désarroi gravé dans le marbre. Un seul fil aura suffi le hisser à cette hauteur. A bout de souffle, un coup de tonnerre dans l’Histoire. Le récit banal d’un jeune amoureux d’une étudiante qui rêve de l’impossible, la fille préfère s’occuper du possible. Elle le trahit, il est abattu par la police. Il considère en mourant que c’est «dégueulasse». L’essentiel est ailleurs : dans l’impression de liberté, dans l’allure fière, d’un chemin bricolé et inspiré; raffiné. Le Mort inaugural de la Vague invente la forme de l’esprit du mouvement, parce qu’il célèbre cette connaissance de grâce précaire dans le parcours de la révolution permanente. L’affaire a commencé très tôt, au sein même du cercle humain. Ce rejeton traverse les horreurs. C’est que le jeune solitaire s’est trouvé des compagnons proclamant leur amour d’enfants éternels révoltés en quête de liberté choisie. La révolution permanente, l’incontestable Vague, le feu sacré, dangereux comme la peur, l’explosion du génie et la tentation de la terre brûlée, du rêve collectif et de la solitude. Du destin furieux et amer, de l’utopie et du doute. L’histoire d’un humain en rupture permanente. L’œuvre, insolente de talent. <br /> L’art d’aujourd’hui, l’éloge d’un poète.<br /> En majesté. <br /> Point. <br /> .2.Alors, l’enquêteur documenté de l’inhumanité, le compagnon critique, l’annonceur ironique, encourage. Voilà qui motive la révolte du réalisateur anonyme et d’inspiration provisoire dans le mouvement de la parole des artistes ouvriers.<br /> L’échec radicalise, incite le réalisateur à refuser l’industrie. Tout révolutionnaire créé dans le cercle de la résistance intelligente.<br /> La liberté d’être libre pour la désobéissance, mais la liberté s’apprend.<br /> En attendant la sagesse, il y a l’échec révolutionnaire et la sortie du maquis.<br /> Tout va bien - en grève, le deuil de l’utopie; mais en aucun cas le renoncement - au goût de l’expérimentation. S’équiper d’un véritable laboratoire, s’intéresser en pionnier aux possibilités plastiques et critiques, et tenter de prendre à revers l’information, l’ancien et le nouveau.<br /> Sauve qui tu peux. Des personnes cherchent confusément à s’échapper d’une impasse, d’un cercle mortifère. <br /> Beauté, respire une harmonie nouvelle, intranquille. <br /> Célébrer la splendeur du monde, les corps vibrants à l’art tout entier, de plus en plus seul.<br /> La vraie vedette de ce mort, celle qui l’accompagne dans sa vie, sa pensée et son art, se nomme partenaire fougueuse et juvénile.<br /> Au dernier acte, alors que le mort, fidèle compagnon, se rapproche insensiblement, l’impression n’en demeure pas moins d’un homme digne, d’un humain de plus en plus seul, et de plus en plus fort. <br /> Un grand essai de noblesse, où, rien de sa vie, de son œuvre, pas même la fiction, n’est étranger à cet acte, au sens où l’art y est privilégié. <br /> La grande figure du retour, depuis son enfance. <br /> L’autoportrait intime d’un rejeton dans le dévoilement de soi. <br /> L’humain hérissé de fulgurances et pétri d’une érudition folle, grande puissance hypnotique veillant sur des fantômes, comme l’ultime chapitre de l’histoire.<br /> Le miracle consistant, ici, en citations qui portent aussi l’idée de la mort de l’idée elle-même, telle qu’une certaine humanité l’aura portée.<br /> La conscience sépulcrale de sa propre disparition et, sans doute, d’une transmission filiale jamais advenue. Une trame fantomatique à la conscience mortifiée du monde, le point aveugle de la pensée.<br /> .3.Plus que jamais, la vie ne s’ouvre qu’à ceux qui consentent s’y abandonner. <br /> Les attentes du peuple ont été déçues.<br /> L’artiste de la haute culture démocratique bourgeoise et populiste - qui déteste tout le monde, l’artiste est si triste, si fier et si seul, qu’il est en deuil de lui-même, son propre et unique compagnon.<br /> L’art devient faux par lux et cupidité<br /> Sans ascendance, sans descendance, ainsi il sera la terre brûlée de sa vie : rejeton de ses œuvres, identifié à cet art total, la mort, dont il est écrit qu’à défaut de sauver le monde avec lui, l’artiste filme le testament de l’art en même temps que le sien propre. Est-ce à dire que l’art est mort avec les faux artistes ? Bien sûr que non, mais une certaine histoire. <br /> A bout de souffle, le mort trahi n’empêcha nullement l’être humain, comme tout grand mélancolique, d’être le plus vivant des poètes.<br /> <br /> <br /> Le texte « LE MORT ET LA VAGUE » est une chronique poétique et symbolique, et non un simple récit factuel. Il ne raconte pas l'histoire d'une personne réelle identifiable. L'auteur utilise un langage allégorique pour brosser le portrait d'un artiste et inventeur génial, figure emblématique d'un mouvement qu'il a initié et qui a pris une ampleur considérable. <br /> Analyse et thèmes<br /> Le texte utilise de fortes images symboliques pour décrire le personnage central et le mouvement qu'il représente :<br /> « LE MORT » : Ce personnage est une figure plus grande que nature. Sa mort est perçue non comme une fin, mais comme une transformation, repoussant « les limites » pour incarner « la Vague ». C'est une mort qui consolide son mythe, car il «emporte avec lui rien qui s’arrache à la conscience collective ». <br /> « LA VAGUE » : La vague symbolise le mouvement, à la fois créateur et destructeur, qui a été lancé par l'artiste. Elle est décrite comme « la révolution permanente », un « feu sacré » dangereux et puissant. La vague est aussi « l'impression de liberté » et l'allure «fière» du chemin parcouru.<br /> Le génie et la dualité : L'artiste est un mélange de contradictions : « artiste, inventeur, génie enragé, donneur et encaisseur de coups, adulé et honni ». Cette dualité est soulignée par la figure de la « croix », suggérant un martyr pour son art et ses idées. <br /> La rupture : Le protagoniste est une « figure en rupture permanente » avec le réel, né du « désastre incarné » et d'une « solitude » qui se nourrit du « rêve collectif ». <br /> Le récit banal : La chronique mentionne le « récit banal » d'une trahison amoureuse et d'une mort violente par la police. Cependant, l'auteur insiste sur le fait que « l'essentiel est ailleurs », montrant que la véritable histoire se trouve dans la puissance symbolique de la vie de l'artiste.<br /> Signification du titre<br /> Le titre met en opposition et en relation deux concepts fondamentaux : la mort d'un individu et la continuité d'un mouvement collectif (la Vague). Le titre suggère que la mort de l'artiste n'est pas une défaite, mais plutôt l'acte final qui permet à la vague de continuer à rouler et de vivre dans la «conscience collective».<br /> En somme, le texte est une réflexion sur l'héritage d'un artiste rebelle et visionnaire, dont l'œuvre et la vie ne se résument pas à un destin personnel tragique, mais se perpétuent à travers la force du mouvement qu'il a inspiré. <br /> <br /> Pierre Marcel Montmory trouveur
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