9 Décembre 2019
ENFANCE
Poème par Daniel Gheorghiu, 17 ans, Collège National Mihail Sadoveanu, Pașcani, Roumanie
ENFANCE
Je creuse dans le passé noir, des larmes dans mes yeux,
J'essaie de caresser les pâles rayons de la nuit vibrante
Mon regard cherche sans cesse tous ces bonheurs cachés,
Comme un robot je capte les phases de la lune mourante.
Je creuse aux griffes grandies en rêveries oubliées,
Mais ni la moindre chance ne semble pas m'sourire,
Je cherche jusqu'aux étoiles, aux lointaines galaxies,
La chance se moque de moi, elle ne m’est plus amie.
Je m'vois comme dans un miroir, aux sillons retournés,
Mon visage est désert, un désert si perdu,
Des feuilles rouillées, d'la terre et de l'herbe séchée,
Me cherchent des profondeurs, fouillent mon âme émue.
Je plonge dans un vide de souvenirs tombés,
Je me jette à la surface, tout semble dispersé,
Au-dessus d'«aujourd'hui», les fleurs fanées s'envolent,
Et le vieux «jadis» me crie des paroles folles
Je tends les mains vers ces souvenirs qui partent,
Je vois l'passé qui m'enterre: oh, qu’il est servile,
Un pâle point accablé tombe, ensuite il monte,
Mon âme fondu lui dit: «Finie l’enfance fragile».
Mais quel enfant embrouillé j'étais, et lui, le pauvre,
Criait désespéré: «Tu ne sais pas, mon fou,
Cet arbre majestueux, on ne le voit plus dans les cendres,
On ne trouve jamais le bonheur dans ce qu'on a perdu»
Daniel Gheorghiu
LA FILLE AVEC LE FEU DANS LES VEINES
Poème par Julie Balan, 17 ans, Collège National Mihail Sadoveanu, Pașcani, Roumanie
LA FILLE AVEC LE FEU DANS LES VEINES
Des milliers d'esclaves innocents, des milliers d'âmes isolées
Jetées dans la neige pour travailler jusqu'à leur dernier jour.
La guerre a tué leurs familles, le bonheur et l’espoir,
Enfants orphelins, mères veuves, patients âgés
Travaillent tous les jours de peur de fouet
Avec lequel les ombres en uniforme les menacent.
Mais dans les profondeurs de l'enfer blanc,
Parmi les montagnes de glace et de douleur,
Il y a une fille avec le feu dans ses veines et l'espoir dans son âme
Qui n'a pas peur, Ni du bruit du fouet, ni des cris du vent,
Pas même de la mort qui lui souffle à l'oreille.
Elle est comme un soleil brûlant au-dessus d’une mer de ténèbres froides,
Comme une fleur vivante au milieu du désert de la mort.
Elle porte sa douleur comme une armure
Et ses cicatrices comme des bijoux.
Les gens la trouvent folle en la voyant souriante,
Mais elle sait que le feu de ses veines pourrait tout brûler:
Peur, douleur, souffrance, larmes.
Cendres.
Comme les autres, elle a oublié regarder le soleil,
L'odeur des fleurs, les chants des oiseaux,
La beauté des couleurs.
Donc un jour, un jour légendaire, quand tout le monde creusait dans un sol pétri,
Quand un fouet l'a touchée la dixième fois, le feu en elle s'est réveillé.
Et il est devenu une magnifique bête,
Une mer de rubis, une explosion de chaleur et de lumière
Qui a fondu le monde gris, Cela a brûlé toute la souffrance et les cauchemars
Ce feu a retrouvé et purifié les âmes salées.
Et la fille avec le feu dans ses veines est devenue une lumière pure
Qui a brûlé, allumé et sauvé le monde entier.
La bonté a gagné, la douleur a disparu, la guerre est finie
Et le monde, renaît de ses cendres, refuge pour les faibles et les puissants,
Pour les tristes et les heureux, pour les riches et les pauvres,
Pour tous ceux qui osent rêver et espérer.
Julie Balan
AUTOMNE
Poème par Sara Sticea, 16 ans, Collège National Mihail Sadoveanu, Pașcani, Roumanie
AUTOMNE
Les quatre créateurs de mode
Présentent chaque année
Leurs nouvelles collections
Cette fois, c’est Monsieur Automne
Qui travaille beaucoup et avec soin
Pour sa présentation.
Alors, tout ce qu’il touche prend vie
Et la nature devient colorée
Et les arbres, ses modèles,
Sont fiers de porter
Ces merveilleuses créations sur le podium.
Le jaune, l’orange et le rouge,
Ses couleurs préférées,
Sont les cadeaux pour nos yeux
Que l’Automne offre chaque année
Et nous, ses spectateurs fidèles,
Nous l’admirons et en tombons amoureux.
Sara Sticea
PENSÉES
Poème par Tatiana Cojocaru, 17 ans, Collège National Mihail Sadoveanu, Pașcani, Roumanie
PENSÉES
J’me réveillerais à la fin du monde
Si j’avais avec qui aller
Sous le sombre clair de lune
Ou l’éclat des étoiles, sans parler.
Je me jetterais dans tes bras
Comme la nuit tient la lune
En silence regarderions là-bas,
Sans paroles inopportunes.
J’me réveillerais à la fin du monde,
Vivre où juste aimer
Pour commencer un nouveau chapitre,
Second pour autre, c’est si bon de rêver.
J’me réveillerais à la fin du monde,
Et nous y vivrions un siècle doux,
Nous nous tairions, en gardant des souvenirs...
En écoutant, en silence, nos soupirs.
Tatiana Cojocaru