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Le blog de Pierre Montmory

DES OUTILS ET DES POÈTES

DES OUTILS ET DES POÈTES

(Des outils pour comprendre, des mots pour réfléchir) - livre numérique à copier et à partager

 

DES OUTILS DES POÈTES

Les poètes ont créé des outils pour forger des vers afin d’exprimer toute l’essence de la poésie dans les dimensions harmonieuses de la nature.

La poésie est création comme la vie est poésie.

Les poètes ont en eux le sens des proportions, ils naissent savants des figures et des rythmes. Ce don, ils l’ont reçu gratuitement.

Ces figures et ces rythmes sont aux mêmes dimensions que les figures et les rythmes de chaque point du corps humain et de chaque point de l’espace.

Les savants appellent ce point Nombre d’Or.

Toute chose vit dans une harmonie exacte et même celles qui nous paraissent inharmonieuses ont une harmonie.

L’anarchie naturelle de la vie a obligé les humains d’ordonner la création afin d’en exprimer le langage dans des artefacts.

Le poète fabrique dans l’harmonie.

Peu importe les dimensions puisque l’harmonie existe même dans l’inharmonie.

 

Ainsi, les poètes ont mis au point des règles pour écrire des vers et ces règles ne sont que des moules pour contenir le courant de la parole au gré du souffle, dont le rythme est réglé sur la tempérance du sentiment profond.

Dans son inspiration, le poète est dérangé par la présence de la muse qui agrémente ses vers de fantaisie.

La muse ne visite que les poètes inspirés, qui sentent en eux le souffle de la vie, qui est création permanente.

 

Les vers peuvent avoir un ou plusieurs pieds :

1 pied = 1 = J’entre

2 pieds = 1,2 = j’entre, je suis entré

3 pieds = 1,2,1, = j’entre, je suis entré, je recommence

4 pieds = 1,2,3,4 = j’entre, je suis entré, je recommence, je danse

… et ainsi de suite jusqu’à 12,13,14 pieds, jusqu’à la fin d’un souffle.

 

Les vers classiques dits « alexandrins » ont été mis au point parce que :

- ils mesurent la longueur optimale d’un souffle humain;

- ils permettent de passer d’un sentiment à l’autre en une seule inspiration;

- ils permettent une grande variété de mesures;

- ils permettent même des changements d’harmonie;

- et le poète peut y déposer une palette de sons et de couleurs assez grande et variée pour peindre l’humain.

 

Mais, peu importe le nombre de pieds d’un vers, ce que le poète privilégie c’est le sens profond de la parole.

Le souffle peut porter la parole jusqu’à l’essoufflement!

Si la parole l’exige, pour en révéler le sens - au bout du souffle,  l’extinction de la voix sera jouée !

Pour que la parole soi dite, quel qu’en soit l’effort à fournir, le poème prendra la forme de son contenu.

 

Le poème c’est le corps.

La musique est la vibration du poème.

Les consonnes sont les gestes.

Les voyelles sont les voix.

 

Il faut distinguer d’un côté le poète qui inspire et de l’autre côté l’interprète qui expire.

Entre le poète et l’interprète sont des règles.

Le poète créé de la vie dans un poème.

L’interprète, le lecteur, l’aède, le diseur, ou le chanteur doivent restituer le poème, en respectant la partition que le poète a mêlée au poème.

 

C’est pourquoi depuis les temps les plus anciens et dans toutes les langues, le trouveur (troubadour/trouvère/chaman/griot…) est celui qui a le don pour trouver des poèmes vivants.

Le trouveur est celui qui, poète, invente des paroles. Les gens du public sont les interprètes qui donnent un sens nouveau à la vie.

 

Précautions :

Lorsque l’on enferme arbitrairement le poème/corps dans une métrique, il étouffe naturellement.

Les vers dont la métrique est forcée ne permettent pas à l’interprète de les respirer.

Les rimes ne sont pas la poésie mais la création heureuse d’un génie en harmonie avec la sensualité de la muse qui l’inspire.

La muse soupire après que le poète soit entré en poésie, contre la peau de son poème. La muse aime cette liberté de l’amoureux de la vie.

Celui qui compte les pieds des vers avant de les écrire ou de les lire, est un comptable et non point un poète ni un lecteur.

Celui qui prend le vers comme il vient aime la vie comme elle est.

À votre santé !

Tchin !

Pierre Marcel Montmory - trouveur

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