28 Mai 2020
LE PAYS DE CLIO
Je suis tombé dans son piège
La muse de l’île inconnue
Qui tombe le génie de son siège
Lui offrant sa gorge nue
Elle chantait une mélopée
Un doux sortilège
Qui changea ma sagesse
En divine paresse
J’accostai à sa rive
Apporté par les vagues
La peau de sa main adoucie par le sable des tempêtes
Caressa ma joue barbue d’écume et mes cheveux d’algues
Ô, mer ouverte sur tous les horizons
Sur cette terre je trouvai une prison
Où je ne pouvais renaître
Que sous compromission
Les bras de la muse étaient alertes
Sa voix semblait crier peut-être
Mais c’était Clio qui parlait sûrement
Pour m’imposer son plus doux châtiment
Couronne de laurier sur sa tête dorée
Le Soleil la peignait comme un trophée
Et son souffle dans sa trompette enchantée
Poussait ma barque sur ses rochers
Elle me délivra de mon naufrage
Comme une pierre soustraite au rocher
J’étais dans ses mains à sa merci
Elle fit de moi le meilleur ami
J’étais son butin, sa création
Je butinais sa lumière
Comme une fleur primevère
Ma jeunesse brûlait pour elle
Elle, le vent et les aubes,
M’ont pétri bonne argile
Épurée des fonds indociles
D’où était né mon ressentiment
Sur cette île au Levant
Je suis né enfant
Et suis resté trop longtemps
À écouter son cœur charmant
Pierre Marcel MONTMORY trouveur