TOUT LE MONDE

Tout le monde

     Les médias de la « vérité», sont concurrencés par le peuple, c’est-à-dire par tout le monde.

     La croyance en la toute-puissance médiatique s’est effondrée.

     Le numérique a bousculé le rapport à l’information; à la connaissance savante – et à la critique sur leur orientation idéologique et leurs connivences avec les industries.

     Les scientifiques se sont discrédités par leur incurie, leurs mensonges et, surtout, leur arrogance.

     Les milieux scientifiques corrompus se sont convertis en participant au racket planétaire des deniers publics opérés au profit des entreprises.

     Les réseaux sociaux remplissent le rôle de révolution culturelle - comme l’invention du livre à l’époque de l’invention de l’imprimerie.

     Un contre-pouvoir informationnel et scientifique !    Tout hérétique accusé de contrevenir au discours dominant est banni des grands groupes capitalistes.

     Mais les populations accèdent à des ouvrages interdits, souvent rédigés dans leur langue populaire, par des vulgarisations émancipatrices.

     La popularisation des connaissances intellectuelles, l’émergence du règne de la Raison, du doute, de la liberté individuelle, du rejet des institutions, des vérités traditionnelles, de la croyance aux dogmes ; objectivée par le délitement de la fidélité au pouvoir des chefs, le courage des braves dans la désertion, sur fond de combats intellectuels et politiques, la diffusion de la pensée critique et des découvertes des sciences, favorisés par une nouvelle classe révolutionnaire : le peuple, c’est-à-dire : l’éveil de la conscience de tout le monde.

     Nous vivons l’époque d’une nouvelle conscience universelle avec les technologies.

     Les citoyens sont obligés de remplir leur mission historique pour la satisfaction des besoins humains essentiels.

     Et le citoyen humain dit non au profit, non à l’accumulation du capital, non à la guerre économique et militaire.

     Les anciens pouvoirs triomphaient des critiques des humains intelligents par la maîtrise exclusive et le monopole total des moyens de communication.

     L’intelligence rivalisait avec les esclaves de la force.

     Le malin qui payait avait raison, la force était la monnaie.

     La pensée critique cultive le doute systématique à l’égard du discours.

     Le citoyen à l’esprit sceptique s’inspire de sa propre pensée et de son intuition personnelle pour réfuter un discours.

     La production artistique avilie produit l’idéologie culturelle officielle de la bureaucratie où l’exception ne peut pas exister pour ce qui ne doit pas être : la liberté d’être libre pour les meilleurs citoyens poètes et savants qui résistent à la corruption de leur talent.

     La bureaucratie exerce la censure contre toute production artistique s’écartant du « politiquement correct », érigé en dogme par les esclaves gouvernementaux.

     Les véritables citoyens maintiennent haut le flambeau de l’esprit scientifique et poétique par leur doute méthodique, par leur circonspection dans l’interprétation des données contradictoires.

     Le citoyen honnête porte une défiance systématique à l’égard de la pensée dominante. 

     Voici la renaissance de l’Humanité, de l’humain libre producteur de sa vie et créateur de ses œuvres.

     La fin du monde des ignorants marque la naissance du nouveau monde porté par l’humilité des poètes et des savants qui n’ont pas abandonné leur relation naturelle avec l’éternité de l’infini.

     Le temps s’use dans les horloges numériques.

     La force perd ses droits dans l’Univers gauche.